Une grève où il n’y a que des perdants n’est pas la solution

La réforme de la SNCF est nécessaire, mais le pouvoir ne s’y prend pas comme il faut, en se mettant les cheminots, dont c’est l’outil de travail et qui les fait vivre, à dos.

La SNCF est un établissement public industriel et commercial, un EPIC placé sous l’autorité du gouvernement, victime d’une série d’erreurs de gestion commises par les gouvernements qui se sont succédé.

Le réseau mis en place après la libération a été délaissé au profit des trains à grande vitesse, construits à crédit, en laissant l’EPIC s’endetter et on a laissé s’échapper plus de la moitié du trafic de marchandises, parti sur la route.

Certes, le gouvernement actuel a hérité d’une situation désastreuse, aggravé par la crise de 2008 dont la France commence tout juste par s’en sortir, alors qu’elle croule sous les frais de fonctionnement, mais il ne s’en sortira pas par un coup de force.

La décision de réformer la SNCF par voie d’ordonnance, de la transformer en société anonyme pour l’ouvrir au privé, de geler les effectifs au statut des cheminots, en place depuis 1909, est à l’origine d’une grève d’une forme inédite (2 jours de grèves et 3 jours de travail pendant 3 mois), qui ne peut pas perdurer, car elle perturbe les déplacements des Français et la vie économique du pays, où tout le monde, dès le premier jour, est perdant.

Le gouvernement doit reprendre la dette mise indûment à la charge de la SNCF, il doit trouver l’argent nécessaire à la remise en état du réseau autre que les lignes de TGV, il doit faire face au déficit du régime de retraites des cheminots et remettre nos chemins de fer sur les rails, sans pouvoir se défausser de ces charges, comme ont pu le faire ses prédécesseurs, dans d’autres domaines.

Il lui appartient d’éteindre l’incendie qu’il vient d’allumer, avent qu’il n’échappe à tout contrôle.

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