Un entrepôt frigorifique réquisitionné à Rungis pour servir de morgue provisoire fait payer les familles des défunts

Un hangar du Marché d’intérêt national de Rungis dans le Val de Marne, le marché le plus important d’Europe, un entrepôt habituellement réservé à la conservation des produits frais, a été réquisitionné le 2 avril à la demande du préfet de police de Paris, afin de répondre au surcroit de mortalité en Ile de France et au risque de saturation des funérariums franciliens.

La polémique a été lancée par la présidente du réseau Pompes funèbres de France, PFF une activité florissante et lucrative sur laquelle il y a beaucoup dire, mais incontournable, en relevant que le stockage des cercueils de victimes du Covid-19 au marché de Rungis était « payant pour les familles des défunts », alors que son réseau fait payer le moindre service, sans discussion.

La gestion de la morgue provisoire de Rungis a été confiée par l’Etat à un groupe privé, concurrent du PFF, qui facture un forfait de 159 euros pour l’admission et le séjour en condition de conservation du cercueil fermé et scellé, qui vient s’ajouter aux frais funéraires habituels.

En prévision du dépassement du délai légal de six jours porté en l’occurrence à 21 jours, pour inhumer un défunt, la journée supplémentaire est facturée 35 euros, en outre, un espace de recueillement est à la disposition des familles, pour une heure au maximum, pour 55 euros.

Selon une source de la préfecture de police, l’entreprise choisie a été en tant que leader au niveau national et en Ile de France, avec les moyens matériel et humains pour gérer la crise et c’est lui qui fixe les tarifs de ses interventions.

Suite à cette intervention, le ministre de l’intérieur a demandé un contrôle des tarifs appliqués à la morgue provisoire en déclarant devant la mission d’information de l’Assemblée nationale sur l’épidémie du Covid-19 qui sont imputés financièrement aux familles.

Il a promis que l’Etat prendra en charge les frais supplémentaires occasionnés par les délais d’inhumation, au-delà des six premiers jours, en veillant au caractère strictement conforme à la règlementation des autres prestations facturées, ce qui devrait mettre un terme à la polémique, mais en France, tout est matière à recours.

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