Un avertissement Servier sur la dangerosité du Mediator

Les laboratoires Servier qui comparaissent depuis 23 septembre devant le tribunal correctionnel de Paris pour tromperie aggravée et homicide involontaire, ont profité de l’effet d’aubaine de leur médicament Mediator, en le laissant prescrire par le corps médical comme coupe faim, auquel il n’était pas destiné.

Il se trouve qu’un épidémiologiste qui a mis en lumière les risques mortels liés aux anorexigènes en 1995 était entendu devant le tribunal correctionnel, un risque confirmé en 1999, à quelques semaines d’intervalle, un cas de valvulopathie est recensé à Marseille et un cas d’hypertension artérielle pulmonaire, un cas de HTAP à Paris.

Dans les deux cas, c’est une première, sont sous médiator et rien d’autre, c’est de ce médicament que vient leur mal, ce qui fait que le risque que fait courir ce médicament à ceux qui le consomment, sur prescription médicale est, dès 1999, patent.

C’est à ce moment que le Mediator aurait dû être retiré du marché et pas dix ans plus tard, mais en réalité, la première alarme aurait dû sonner dès 1995, quatre ans plus tôt, à partir duquel le risque présenté par le Médiator devait être connu par Servier.

Le procès qui ne devrait pas se terminer avant courant avril 2020 aura été l’occasion de revenir sur les deux cas de 1999 et de mettre en lumière les manquements intervenus, qui ne sont pas, à ce niveau, uniquement le fait de Servier, pour le moment le tribunal analyse les manquements de 1995, qui induisent ceux de 1999.

Cette année-là furent publiés les résultats d’une vaste étude épidémiologique sur l’HTAP, une étude lancée en 1992, après plusieurs cas d’HTAP, maladie rare et mortelle signalée en France, dont la causalité avec les anorexigènes était démontrée.

Nous saurons, en suivant le procès encours contre Servier, comment ces faits vont s’y intégrer.

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