Total annonce le démarrage de la production d’agrocarburants à La Mède
Cette ancienne raffinerie de pétrole dispose, après transformation, d’une capacité annuelle de production de 500 000 tonnes d’agrocarburants, principalement du biodiesel pour le transport routier et du biojet pour les avions, qui alimentera, pour l’essentiel le marché national.
La France consomme 3 millions de tonnes d’agrocarburants par an, dont la moitié doit être importée
En travaux depuis 2015, cette production aurait pu démarrer bien plus tôt, sans la controverse relative à alimentation de la raffinerie de La Mède, en huile de palme.
La transformation de cette raffinerie de pétrole, qui devait maintenir 250 emplois sur 430 a suscité une vive inquiétude de la part des écologistes, qui s’y sont opposés avec force car elle est conçue pour fonctionner pout moitié avec de l’huile de palme, produit en Asie du Sud-Est alors que des ONG estiment que cette importation massive va contribuer à la déforestation, alors que les forêts sont essentielles pour stocker du CO2.
Plusieurs associations dont Greenpeace et les Amis de la terre tentent de faire annuler en justice l’autorisation d’exploitation donnée par le préfet, en sachant que les décisions de justice ne devraient pas tomber avant le 1ertrimestre 2020.
Dans son communiqué, Total s’engage à traiter chaque année au maximum 300 000 tonnes d’huile de palme, soit moins de 50 % du volume des matières premières nécessaires pour la production des 500 000 tonnes d’agrocarburants programmés
Total assure compléter la certification de son huile de palme par un dispositif de contrôle rigoureux, notamment en matière de respect des droits humains, alors que les ONG demandent plus de transparence sur les origines géographiques et doutent de la validité des labels fournis à cet égard au pétrolier.
Selon les ONG, les agrocarburants sont pires que les énergies fossiles parce qu’on déboise, on utilise des terres destinées à l’alimentation et l’entreprise ne peut pas assurer qu’il n’y a pas de déforestation directe.
La viabilité financière de la raffinerie de La Mède est conditionnés par des avantages fiscaux qui risquent d’être remis en cause par la mise en application d’une mesure votée en décembre 2018 par l’Assemblée nationale, visant l’exclusion des produits à base d’huile de palme de la liste des agro carburants, à partir du 1erjanvier 2020, une question estimée à 100 millions d’euros.
