Télévision publique et redevance audiovisuelle

tele0109Lorsque nous remplissons notre déclaration de revenus (et pas d’impôts comme le disent à tort nombre de personnes) au printemps, il y a une case que l’on renseigne par la négative.

« Contribution à l’audiovisuel public » Si aucune de vos résidences (principale ou secondaire) n’est équipée d’un téléviseur, cocher la case.

Par défaut, tous les foyers sont considérés comme ayant une télévision et il faut volontairement cocher cette case pour dire que l’on n’a pas de télé.

La redevance audiovisuelle est un sujet qui n’arrête pas de faire parle de lui, et qui date d’avant la télévision.

Le 31 mai 1933, il y a plus de 80 ans, fut créée la redevance pour les détenteurs de postes récepteurs de radiodiffusion.

Avec l’apparition de la télévision, la taxe fut étendue, mais les postes de radio étaient toujours taxés. Il faut attendre un décret de 1980, pour supprimer cette taxation. Seule subsiste, depuis la taxe sur les télévisions.

L’idée de taxer d’autres appareils que les télévisions n’est pas nouvelle. Du temps des magnétoscopes, des foyers avaient supprimé leur télévision pour utiliser un moniteur (une sorte d’écran d’ordinateur) en branchant le magnétoscope dessus. Comme les magnétoscopes avaient un récepteur télé, ils permettaient de regarder sur le moniteur des cassettes vidéo et la télévision.

Le moniteur sans récepteur télé n’était pas passible de la taxe audiovisuelle, et les magnétoscopes non plus. D’où l’idée, à l’époque d’appliquer la taxe audiovisuelle sur les magnétoscopes.

Aujourd’hui, la nouvelle présidente de France Télévision, Delphine Ernotte voudrait une hausse des ressources pour faire fonctionner l’établissement public.

La première piste de réflexion serait de se demander si l’on a besoin, au XXIème d’une télévision publique avec autant de chaînes et de services. Est-ce que 2 chaînes ne seraient pas suffisantes : une chaîne nationale et une chaîne régionale ?

Face aux dizaines ou plutôt aux centaines de chaînes de télévision, à la masse d’informations et de programmes sur internet, la télévision publique passe pour le parent pauvre. Elle ne peut pas lutter.

D’ailleurs de plus en plus de gens ne regardent plus la télé, mais passe leurs soirées sur internet. L’idée d’une télé où le téléspectateur est passif fait partie du passé.

Donner plus de ressources, mais pourquoi faire ?

S’il faut donner plus de ressources, il y a la possibilité d’autoriser – à nouveau – la publicité après 21h00. J’ai trouvé curieux cette suppression de la publicité le soir. S’il y a des annonceurs, pourquoi les priver de ce support et, de plus, ça apporte des ressources.

Quant aux téléspectateurs, la publicité fait partie de la télévision et ils en ont l’habitude.

Reste, la redevance audiovisuelle, bien entendu, le Président François Hollande a parlé de baisser la pression fiscale.

Mais, il y a aussi l’équité en matière fiscale.

En dehors de l’épisode anecdotique de l’utilisation des magnétoscopes pour regarder la télé, il n’existait aucune autre solution que d’avoir un poste de télé et une antenne sur le toit.

D’ailleurs, nombre de foyers se faisaient repérer en ayant une antenne sur leur toit.

Aujourd’hui tout cela fait partie du passé. Bien entendu, il y a encore beaucoup de foyers qui regardent la télé avec une réception par antenne. Mais, aujourd’hui, la télévision est présente sur tous nos smartphones, tablettes et ordinateurs.

Celui qui n’a pas de télé (au sens classique du terme) n’est pas spécialement quelqu’un qui ne regarde pas la télé. Dans la réalité, tout le monde regarde la télé ou des vidéos, en direct ou en différé (en vod, sur youtube, des sites,… sur internet, le câble,…).

Au départ, on a taxé les postes de radios, puis on a ajouté les télévisions, puis on a retiré les postes de radio, peut-être faudrait-il aujourd’hui ajouter tous ces appareils informatiques.

Il ne faut pas créer une taxe de plus, mais étendre la taxe audiovisuelle à tous ceux qui ont un smartphone, une tablette et ordinateur.

La situation, actuelle, n’est pas équitable pour ceux qui regardent la télévision sur une télévision, par rapport à ceux qui regardent la télévision en utilisant un autre appareil.

De toutes les manières, France télévision ne peut pas continuer comme cela, il n’y a que 2 solutions, soit augmenter les ressources de la télévision publiques, soit s’interroger sur l’intérêt d’un établissement public avec autant de chaînes de télévision.

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