Réflexions

La seule réforme notable de la Sécurité sociale est financée par les retraités

L’Assemblée nationale vient de voter solennellement, en première lecture, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2018 dont la principale nouveauté est le basculement, à hauteur d’environ 20 milliards d’euros, de la CSG en faveur de l’assurance maladie, ce qui se traduit par une hausse de 1,7 % de cet impôt sur tous les revenus, y compris les pensions des retraités.

L’objectif de ce basculement est la baisse des cotisations sociales des salariés du secteur privé, qui devraient bénéficier, à terme, d’une augmentation de 7 milliards de leur pouvoir d’achat.

Comme toutes les catégories sociales ont donné de la voix, pour protester contre ce prélèvement supplémentaire, le gouvernement s’est engagé, vis-à-vis des fonctionnaires de la compenser par une hausse des traitements, ce qui fait que ce prélèvement ne pèse plus que sur les revenus financiers, de ceux qui s’enrichissent en dormant, et sur ceux des commerçants et des professions libérales qui n’ont qu’à gagner plus pour la compenser.

Il ne reste que les 8 millions de retraités, qualifiés d’aisés, dont le revenu fiscal dépasse 14 494 euros par an, dont les pensions sont gelées depuis 3 ans et qui le seront encore en 2018, en attendant une revalorisation, en 2019 de 0,80 %, alors qu’ils ont perdu, entre-temps 5 % de leur pouvoir d’achat.

Certains d’entre eux, les moins aisés, bénéficieront, comme tous les contribuables de la suppression progressive de la taxe d’habitation, tandis que les plus riches se trouveront parmi les 20 % de citoyens qui continueront de la payer.

L’idée d’une 5ème branche de la Sécurité sociale dédiée à la dépendance est une nouvelle fois abandonnée, c’est aux retraités devenus dépendants et à leurs proches, de l’assumer.

Cet acharnement contre les retraités s’explique par ce qu’ils n’ont pas de pouvoir de nuisance.

Il y a bien le bulletin de vote, mais lui aussi ne pèse pas très lourd.

Judex

Judex est un juriste de la vielle école qui a fait sienne la maxime du professeur Léon Mazeaud, son président de thèse de doctorat , "Que le droit ne s’apprend pas mais se comprend "  en ajoutant " à la condition d’avoir, si possible, l’intelligence du droit "

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