Selfie

D’antan, c’était les artistes plus ou moins narcissiques qui faisaient leur autoportrait. Le résultat était à la hauteur de l’estime plus ou moins grande qu’ils avaient de leur personne.

Aujourd’hui, c’est à qui aura le sien, bien entendu répandu sur les réseaux sociaux (en passant, si quelqu’un pouvait me signifier le social sur ces plateformes…), de préférence chaque jour un différent et pourquoi pas chaque heure que fait une journée.

C’est mode, et en tant que telle l’on peut penser, espérer, qu’elle passera la mode même si lesdits selfies resteront à jamais gravés et perdus dans l’immense espace dont l’être humain à tisser sa toile.

Et attention, personne ne peut y réchapper.

Que les personnes célèbres soient atteintes du syndrome, passe encore.

Lorsque l’on est public et que l’on aime cela ou sa vie professionnelle en dépend il serait maso d’y résister.

Mais les anonymes, celles qui ne sortiront jamais de leur anonymat et bien souvent c’est tant mieux, pourquoi en vouloir autant ?

Et que je retourne mon smartphone vers moi, ce qui est une litote puisque désormais ce type d’appareil est doté de deux objectifs : l’un pour l’extérieur l’autre pour sonder son âme sensible. Selfie, mon beau selfie, suis-je ??

Mais, les autres ceux qui trouvent qu’ils vivent suffisamment bien sans en exiger un retour immédiat à des amis régionaux, nationaux internationaux, extraterrestres, ont-ils la possibilité d’être tranquilles ?

Ah mon selfie préféré d’un jour vite remplacé par un autre encore plus beau, dis-moi que je suis vraiment tellement aussi intéressant.

Rassure-moi sur ma condition d’être humain, et non d’humanoïde me donnant le choix libre d’être ce que je suis et non le clone de l’autre.

Partant, évites ce genre pour te prendre avec des coureurs cyclistes qui auront vite fait de te (sur)prendre…

Je me Selfie, tu te selfies…

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