Sécurité sociale comme assureur santé complémentaire

Un candidat à l’élection présidentielle du mois de mai prochain, qui croit avoir quelques chances d’être notre prochain président, a avancé l’idée de privatiser l’Assurance maladie de la Sécurité sociale, en évoquant le mode de financement des dépenses de santé, dont le rythme d’augmentation, plutôt faible en France, se heurte à une croissance atone.

Poussé dans ses retranchements par ses détracteurs, voire même ses propres amis, il a précisé ne vouloir privatiser que le petit risque qui représente 20 milliards d’euros par an et de laisser à l’Assurance maladie de la Sécurité sociale les affections graves de longue durée (ALD).

Les ALD dont il s’agit sont prises en charge à 100 % alors que, force est de constater, les soins courants hors ALD et hors hospitalisation, sont en moyenne remboursés à moins de 50 % par la Sécurité sociale, à cause des déremboursements pratiqués depuis 2004.

Notre système de santé repose actuellement sur à la fois sur un régime obligatoire d’assurances maladie qui a ses défauts, que l’on pourrait corriger en lui donnant d’avantage de moyens, par exemple pour mieux prendre en charge les soins et les prothèses dentaires et une multitude de complémentaires santé qui se font concurrence à grands frais.

Les sociétés d’assurances détiennent un tiers de ce marché, les deux autres tiers étant détenus par des assureurs sans but lucratifs, des Caisses de prévoyance qui assurent le personnel des grandes entreprises avec le concours financier des employeurs et des mutuelles, autrefois professionnelles mais aujourd’hui ouvertes à tous publics.

Cette gestion qui implique deux payeurs des frais de santé coûte donc très cher.

De plus, les assurances santé complémentaires sont grevées de près de 15 % de taxes et de charges par l’État, en prenant notamment en charge, en lieu et place de celui-ci, la gestion et le coût des CMU.

Leur gestion n’est pas irréprochable, en finançant des spots à la télévision et en sponsorisant des voiliers de compétition, voire du « sport fric » au lieu de faire du social, qui est aussi un moyen de se faire connaître mais certainement moins percutant.

Alors, pourquoi ne pas pouvoir choisir, pour les assurés qui le souhaitent, moyennant une cotisation supplémentaire, la Sécurité sociale comme assureur complémentaire.

C’est une suggestion faite par un professeur émérite de médecine, André Grimaldi et un sociologue, chercheur au CNRS Frédéric Pierru, qui correspond au système d’assurance maladie d’Alsace-Moselle.

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