Reconnu par le public, il a fallu qu’il attende d’avoir 55 ans pour être enfin reconnu par ses pairs et obtenir le prix qu’il mérite.
Au journal de 20h sur France 2 de Dimanche Vincent Lindon a été rapidement interviewé, probablement sous le coup de l’émotion de la Palme d’Or, il n’arrivait pas à composer une phrase ayant réellement un sens.
En temps normal, les acteurs sont dirigés pas des metteurs en scène, ils ont des dialogues. Sauf Claude Lellouche qui laisse les acteurs, en partie, improviser les dialogues.
À quelques exceptions près, sans les dialogues, les acteurs n’ont pas l’habitude de s’exprimer.
Ils savent se mettre dans la peau des personnages qu’ils interprètent, leur donner vie au point que l’on ne voit plus l’acteur mais le personne. On y croit.
Ils ont besoin de cette partition, du scénario et des dialogues. Ce sont des interprètes.
Je me souviens, il y a longtemps, j’avais écouté une interview du pianiste Arthur Rubinstein. Et l’une des questions le comparait aux grands compositeurs. Et sa réponse a été directe, expliquant qu’il était capable de jouer ce qu’autres avaient composé, mais pas de composer.
Il y a des musiciens interprètes et compositeurs, des acteurs qui sont également des metteurs en scènes, des dialoguistes, souvent ils excellent dans un domaine et il est dommage de les pousser là où ils ne sont pas dans leurs éléments.
Dimanche dernier, pour Vincent Lindon au-delà de l’improvisation, il y avait l’émotion de la Palme d’Or, qui aurait déstabilisé plus d’un.
Je crois que lorsqu’un acteur est interviewé, il faudrait, au moins, comme lors de la promotion d’un film, leur donner quelques éléments de langages pour qu’ils ne se retrouvent pas démunis.
D’un autre côté, entendre les comédiens bafouiller, un peu en répondant naturellement à une interview, montre qu’avant d’être des acteurs sachant nous faire rire, nous émouvoir, nous distraire, ce sont des femmes et des hommes comme tout le monde.
