J’ai reçu des messages me demandant ce que sont ces textes, que des lecteurs de Notre-Siècle ont quelques difficultés à les rattacher à l’actualité.
Effectivement, j’aurai peut-être dû commencer par là et donner une définition de l’Uchronie. Car cette rubrique n’est pas reliée à l’actalité, c’est … autre chose.
On peut lire sur l’encyclopédie Wikipedia : Uchronie est un néologisme du XIX siècle fondé sur le modèle d’utopie, avec un « u » négatif et « chronos » (temps) : étymologiquement, le mot désigne donc un « non-temps », un temps qui n’existe pas.
Concrétement, l’idée est de partir d’un fait historique réel et d’en changer un point pour imaginer ce qui aurait pu se passer.
Bien que l’uchronie n’eût pas été définie à l’époque, on cite souvent une phrase de Blaise Pascal, tirée des « Pensées » : « Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé ». On change son nez et on imagine ce qui se passe.
Souvent rattaché à la Science-fiction, l’Uchronie est une branche à part de la littérature, où l’auteur est totalement libre de ses propos, une fois qu’il a modifié un point de l’histoire.
Une chose, qui a son importance, le point de l’histoire doit être connu des lecteurs. Si je change, comme point de départ, un fait historique connu de quelques spécialistes, j’ai peu de chance de captiver les lecteurs, qui ne comprendont pas de quoi on parle.
À partir de là, on peut laisser libre court à son imagination et tout commence par un « ET SI ».
Quelques exemples de possibles sujets unchroniques :
– Et si, lors de la guerre de Sécession aux États-Unis, les Sudistes avaient gagné
– Et si, le président John Fitzgerald Kennedy n’avait pas été assassiné en novembre 63 à Dallas
– Et si, François Mitterrand était mort des suites de son cancer avant la fin de son premier mandat
– Et si, le Président Charles de Gaulle avait envoyé les chars sur Paris en mai 1968
– Et si, Georges Pompidou n’avait pas été malade
– …
C’est véritablement sans aucune limite, on peut modifier un événement historique d’un passé lointain, par exemple « Et si Louis XVI avait réussi à contrer la révolution », « Et si la Corse n’était pas française à la naissance de Napoléon », ou d’un passé récent « Et si, Jean-Marie Le Pen avait été élu en 2002 face à Jacques Chirac », « Et si, Nicolas Sarkozy n’était pas revenu en politique en 2014 », …
Il faut savoir que ce n’est pas parce qu’un « Et si, … » a été traité par un auteur, que d’autres ne peuvent pas traiter le même point de changement en imaginant un autre déroulement de la nouvelle histoire.
Reprenons, le « Et si, François Mitterrand était mort des suites de son cancer avant la fin de son premier mandat », tous les possibles sont ouverts :
– L’élection d’un candidat de droite (mais qui, de nombreux champs d’ouvertures possibles),
– L’élection d’un candidat de gauche (là encore de nombreuses possibilités)
– Le retour de la monarchie,
– …
C’est sans limite. Donc, plusieurs auteurs peuvent traiter le même sujet et on peut même imaginer que le même auteur traite plusieurs fois le même sujet avec des évolutions possibles différentes.
Dans les 2 premières, très courtes, nouvelles urchonique, que j’ai publié j’ai pris des événements récents « Élection présidentielle en France en 2002 » et « Strauss-Kahn Président en 2012 ? ».
Et je suis partie de l’idée, que malgré un changement d’un point de l’histoire, l’histoire aller reprendre son court, je suis en train d’écrire d’autres nouvelles et elles ne ramèneront pas forcément l’histoire sur les rails que nous connaissons.
Si vous avez envie de vous essayer à ce genre littéraire, n’hésitez pas m’envoyer vos nouvelles et je les publierais sur Notre-Siècle avec plaisir.