IdéesRéflexions

Qu’est ce qu’un bon chef ?

chef2805À la suite de mon billet « Le management par la terreur », j’ai reçu de nombreux messages. Globalement, une partie m’indiquait connaître ou avoir connu ce type de chef et une autre partie me demandant ce que pouvait être « un bon chef », avec des pistes de réflexions sur leur propre expérience.

Être un chef autoritaire, agressif, intolérant, qui a ses chouchous d’un côté et ses soufres douleurs de l’autre, qui en fin de compte cache son absence de charisme et son incompétence sous cette carapace c’est facile. Les collaborateurs sous ses ordres ne sont pas heureux (même pas ceux qui sont ses chouchous) et le chef lui-même est – la plupart du temps – un frustré malheureux.

Mais, naturellement, dans la majorité des cas, dans les entreprises, ça se passe bien et “le management par la terreur » reste l’exception.

Mais, alors qu’est qu’un bon chef ?

C’est une question qui est très vaste, car chacun risque d’avoir sa propre définition. Pourtant, il y a quelques fondamentaux qui sont importants.

Avant même l’organisation du travail, il y a ce que l’on peut nommer : « l’ambiance ». Bien entendu, elle vient de l’équipe mais celui va l’impulser, c’est le manager, le chef. Face à un mauvais manager, tel que je l’ai décrit dans « Le management par la terreur », l’ambiance sera électrique, désagréable. Les protégés du chef – eux-mêmes – seront sur leurs gardes et travailleront dans cette mauvaise ambiance.

Même si aller à son travail n’est peut-être pas un plaisir chaque jour, ça ne doit pas être une souffrance, il ne faut pas aller travailler avec la peur au ventre.

Si ce n’est pas le cas, c’est que le manager est quelqu’un de positif qui permet de travailler dans une bonne ambiance.

Bien entendu, des personnes au sein d’une équipe peuvent créer une mauvaise ambiance. Mais, un « bon chef » va repérer ces éléments et va les recadrer ou les isoler pour qu’ils cessent d’être des perturbateurs.

Concernant l’organisation du travail.

Comme tout le monde ne peut pas s’entendre avec tout le monde. Un bon manager évitera de mettre en binôme des gens qui ne s’entendent pas. Forcer des gens à travailler ensemble alors qu’ils ne le veulent pas n’est pas bon sur le plan humain et ne donnera pas de bons résultats sur le plan professionnel.

Le travail doit être basé sur la confiance, si le manager a confiance en ses collaborateurs, ils auront confiance en lui. Il ne s’agit pas d’une transparence totale, mais suffisante pour qu’il n’y ait pas l’impression d’un secret permanent qui est source de mauvaise ambiance et de suspicion.

Le manager doit avoir un comportement équitable envers l’ensemble de ses collaborateurs. Naturellement, il y a toujours des personnes avec qui ont plus d’affinités qu’avec d’autres. Mais, il ne faut surtout pas que le manager ait ses « têtes ».

Mais, le bon chef doit également répartir équitablement les tâches entre l’ensemble des collaborateurs, en tenant compte des compétences des uns et des autres.

Il doit être à l’écoute de ses collaborateurs. Il faut qu’il soit accessible que ses collaborateurs n’aient pas la crainte d’aller lui faire part d’un problème. Et que ce problème trouve une solution sans être colporter par le manager lui-même pour mettre dans l’embarras le collaborateur (ça existe !).

Enfin, le laxisme, en termes de management, n’est pas une solution. À court terme c’est probablement très sympathique d’avoir un lieu de travail où l’on retrouve une ambiance de club de vacances. Mais, sur le plan des résultats ce n’est pas la bonne solution.

Nul n’est à l’abri d’une erreur ou d’un oubli, tout le monde peut commettre une faute. Un bon manager doit savoir faire preuve d’autorité, il doit rappeler à l’ordre le collaborateur qui à fait une erreur (et peut-être l’aider à la corriger). Ca ne créera pas une mauvaise ambiance, mais ça rappellera simplement que le travail est quelque chose de sérieux et que le manager a la responsabilité de faire tourner une division dans l’entreprise, que ce n’est pas un copain (même si certaines libertés de langages peuvent être prise à la machine à café ou à la cantine).

En fin de compte le bon chef est celui qui s’interroge, qui se demande s’il était à la place de ses collaborateurs, ce qu’il penserait de lui-même. Celui qui est à l’écoute des autres. Et qui va faire en sorte que ses collaborateurs ne viennent pas avec la peur au ventre, chaque matin au travail.

Olivier Kauf

Consultant depuis plus de 30 ans, Je suis depuis une dizaine d'années journaliste, professionnel dans le domaine des risques et des assurances pour le e-mag RiskAssur-hebdo (https://www.riskassur-hebdo.com) et témoin de mon époque pour https://notre-siecle.com et https://perelafouine.com RiskAssur, Notre-Siècle et PèreLaFouine proposent chaque jour de nouveaux articles issus de la rédaction : la vie des sociétés (nominations, acquisitions, accords, …), des tests/présentations de produits, des ouvrages (professionnels, romans, bd, …), … Je peux : - présenter vos produits ou nouveaux ouvrages (il suffit de me les envoyer) - écrire sur des sujets à la demande pour du référencement SEO - publier vos communiqués de presse - Publier vos AAPC - … Une question, une remarque : olivier@franol.fr

3 commentaires

  1. On dit que les dictateurs naissent dans les familles où l’on n’ose pas dire “merde” à la bonne! (à l’époque où ce dicton a été lancé, le mot de “bonne” n’était pas encore un gros mot, remplacé aujourd’hui par “assistante domestique” ou quelque chose comme ça).

    Il y a du vrai dans ce dicton, car l’excès de précautions oratoires dans l’expression de l’autorité nuit toujours à son auteur. Il est en effet plus que fréquent que, par crainte de n’être pas “politiquement correct”, le “chef” utilise des circonlocutions incompréhensibles qui vont en définitive le faire passer pour hypocrite, là où il n’est que prudent.

    Dire par exemple à une secrétaire de direction, dont l’orthographe est improbable, que son logiciel de correction d’écriture ferait bien d’être mis à jour est à la fois insuffisant et inutile: pourquoi ne pas simplement lui dire la vérité en face, à savoir que le DRH (ou vous!) s’est trompé en l’embauchant et que si elle ne s’améliore pas très vite, elle sera virée?

    Un chef, pour être efficace, doit bien sûr demeurer poli sans pour autant être précieux, mais il doit selon moi savoir taper sur la table, bien fort, lorsque le besoin s’en fait sentir; et ne pas déléguer cette tâche désagréable à un sous-chef, qui la délèguera lui-même etc.

    Un chef ne doit pas, toujours selon moi, être volubile et redondant dans ses prises de parole, lesquelles doivent être aussi rares que possible. Il n’a pas à expliquer le bien fondé de ses décisions, ni à tenter de se mettre à la place “de l’autre”. Et ça tout simplement parce que, justement, il n’est PAS l'”autre”! et que toute tentative de briser le mur séparant chef et subordonné ne pourra qu’être ressentie comme du paternalisme dans le meilleur des cas.

    Le chef en revanche doit arriver au travail avant les autres; et partir le dernier, comme sur un navire de guerre ou de croisière. Et travailler plus, si possible. Ainsi d’une part pourra-t-il faire reproche aux retardataires et aux fainéants, mais aussi ne pas être lui-même un contre-exemple.

    Bref, l’autorité d’un chef, si elle ne se décrète pas (il s’agit bien ici de l’autorité dont on parle, pas du pouvoir), se mérite, s’entretient, se renforce chaque jour pour être en apparence inaltérable. A peine d’être détruite en un instant.

  2. Merci pour ce texte très intéressant !
    Je le recommande à tous les managers, débutant comme expérimenté…
    il y a une mine de conseils très pragmatiques

Laisser un commentaire

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page