
Une attention fragmentée, un défi pour les annonceurs
L’évolution des usages numériques, dominée par la multiplication des écrans et la consommation à la demande, bouleverse les stratégies publicitaires traditionnelles. Une étude conjointe de Dailymotion Advertising et YouGov met en lumière un constat sans appel : chaque génération a ses préférences spécifiques en matière de publicité, et l’intelligence artificielle (IA) peut — si elle est bien utilisée — répondre à ces attentes en profondeur.
Le principal défi pour les marques ? La fragmentation de l’attention, surtout chez les 18-34 ans. Cette génération, adepte du multitâche et du contenu en streaming, zappe les formats classiques. 44 % des 18-24 ans et 51 % des 25-34 ans consomment leurs programmes en replay ou en ligne, contre seulement 39 % des 45 ans et plus. À l’inverse, les plus âgés restent attachés à la télévision en direct.
Le rôle clé de l’IA dans la personnalisation des expériences
L’IA émerge comme un levier puissant d’adaptation publicitaire. Elle permet une personnalisation fine, un ciblage intelligent et des interactions immersives qui redonnent de la pertinence aux campagnes.
-
Chez les 18-24 ans, 72 % plébiscitent des contenus ultra-personnalisés et 58 % aiment les formats gamifiés. Ils veulent être surpris, interagir, partager : c’est la génération du “snack content”, court, visuel et percutant.
-
Les 25-34 ans, en quête de simplicité et d’efficacité, attendent des promotions ciblées (68 %) et des formats intégrés discrètement à leur navigation (55 %), soutenus par l’IA pour accélérer leur parcours d’achat (70 %).
-
Les 35-44 ans, eux, sont friands de preuves sociales : 60 % font confiance aux avis IA et 50 % veulent du contenu informatif plutôt que promotionnel.
-
Enfin, les 45 ans et plus veulent avant tout contrôle et transparence : 70 % privilégient les canaux traditionnels, et 50 % des 55+ rejettent toute forme de collecte automatique de données.
L’équilibre entre personnalisation et respect de la vie privée
Si l’IA est un atout pour capter l’attention, elle ne doit pas franchir les lignes rouges de la vie privée. La collecte de données est un sujet sensible. Les jeunes se montrent relativement tolérants, mais veulent être informés (35 % de la Gen Z se méfient). La prudence augmente avec l’âge : 50 % des 45-54 ans sont méfiants, et 35 % des 55+ rejettent carrément l’idée d’une collecte automatique.
L’IA doit donc être perçue comme un outil utile, non intrusif, capable de faciliter l’expérience sans jamais la forcer.
Vers une publicité générationnelle augmentée
L’enseignement majeur de cette étude est limpide : la publicité de demain ne sera pas universelle, mais contextuelle et générationnelle. Les campagnes les plus efficaces seront celles qui tiendront compte :
-
du format préféré par la cible (gamification, vidéo courte, recommandation sociale),
-
du canal le plus utilisé (streaming, TV connectée, réseaux sociaux),
-
du degré d’acceptation technologique (niveau de confiance dans l’IA),
-
et de la tolérance à la personnalisation.
Comme le souligne Nikhil Jain, VP Insights and Marketing Solutions chez Dailymotion Advertising :
« L’IA permet une diffusion plus pertinente des messages publicitaires. L’avenir repose sur des expériences engageantes, dynamiques et adaptées à chaque génération. »
L’intelligence artificielle ne révolutionnera pas la publicité si elle ne tient pas compte de l’humain, de ses usages et de ses limites. Elle sera, au contraire, un levier incontournable pour créer des campagnes sur-mesure, pertinentes, respectueuses et efficaces. À l’ère de la sursollicitation numérique, c’est par l’écoute fine des attentes générationnellesque les marques gagneront la bataille de l’attention… et de la confiance.