Diplômé de l’université d’Exeter, Robert Pike est un spécialiste de l’histoire de la France en guerre. Il travaille actuellement sur la Résistance rurale dans la France occupée. Il est l’auteur de deux ouvrages notamment Defying Vichy (non traduit) et Silent Oradour.
L’année 2024 marque une étape significative dans la mémoire collective de la France avec le 80ème anniversaire du débarquement et du massacre d’Oradour-sur-Glane. Le 10 juin 1944, Oradour-sur-Glane, près de Limoges, est anéanti par une division SS : 643 villageois perdent la vie, les femmes et les enfants asphyxiés puis brûlés dans l’église pendant que les hommes sont assassinés dans des granges. C’est dans ce contexte que Robert Pike, historien américain spécialisé dans l’histoire de la France en guerre, publie “Oradour s’est tu”, un ouvrage poignant qui redonne voix aux victimes et aux survivants de cette tragédie.
Son livre se divise en trois parties principales : avant, pendant et après le massacre. Dans la première partie, il explore la vie quotidienne des habitants d’Oradour-sur-Glane avant le massacre, illustrant la diversité et la complexité de cette petite communauté rurale. Ce travail inédit et précis révèle de grandes familles solidaires, une vie villageoise animée avec ses cafés, ses épiceries, sa fanfare et son école, à peine perturbée par l’arrivée de réfugiés espagnols et juifs. C’était un havre de paix pour les touristes qui y venaient chaque fin de semaine.
L’historien reconstitue minute par minute l’horrible tuerie, exécutée avec une méthode qui ne laisse aucun doute sur sa préméditation. Après le choc initial, l’enquête cherchera à identifier les coupables et à comprendre la froide violence perpétrée par des soldats minutieux.
L’une des forces de l’ouvrage de Robert Pike est l’accent mis sur les témoignages des survivants. Des figures telles que Camille Senon et Robert Hébras, qui ont vécu l’horreur de près, partagent leurs expériences et leurs souvenirs. Ces témoignages apportent une dimension humaine et personnelle à l’histoire, rendant palpable la douleur et le courage des habitants d’Oradour.
L’historien, avec empathie, ne pourra que constater la perpétuité du châtiment pour toutes les familles des victimes.