Ne pas franchir le seuil

Mon épouse, me dit que je ronfle.

Non pas que cela me gêne vraiment pour dormir : au contraire, c’est un excellent somnifère.

Mais c’est agaçant, à la force, d’entendre ce qui pourrait être de reproches à chaque lever de paupières d’une autre qui ne dort pas aussi bien lorsque je remets le couvert.

Cela m’empêche de bien commencer ma journée même s’il est vrai que mon remord ne dure que le temps de la démarche jusqu’au petit déjeuner.

Non, en fait, je croyais en être débarrassé depuis qu’un médecin spécialiste m’a fait prendre conscience qu’il n’était pas aussi raisonnable que cela de faire autant de bruit qu’une vieille locomotive à vapeur arrivant en gare.

Certains de mes amis d’ailleurs, m’ont dit leur satisfaction toute retrouvée depuis la grève eux qui sont si proches d’un rail leur faisant perdre tout sens du rêve.

Il me fallait tout simplement perdre un peu de poids pour, après une bonne nuit de sommeil, le sourire de mon épouse m’illumine plus sûrement que sa tête à mauvaise nuit.

Ce que j’ai fait fissa, et quelques dizaines de kilos perdus deci-delà, il était devenu inutile d’user le téléphone à essayer de percevoir quoique ce soit à la réécoute d’un enregistrement qui restait coi.

Ceci, il y a nettement moins de bruit au réveil de bon matin, si je compare au passé non rêvé, ce n’était pas mieux avant, surtout depuis que le compagnon a 4 pattes copie indûment sur moi.

Et puis, sachez-le tout de même, je suis, moi, bon père de famille, si ce n’est bon mari, je ne dis rien, ni ne réagis au tintamarre pas diurne dont m’honore ma moitié qui à ce moment là précis me fait penser qu’elle est personne à part entière.

J’ai vraiment tout essayé.

Même de tenter de me mettre du bon côté.

Mais la meilleure chose encore est de tenté de se supporter mutuellement.

Ça devrait le faire encore…