Marronnier

marronierUne de mes connaissances m’a prestement laissé tomber pour aller dans son allée ramasser les feuilles.

Et oui, c’est l’automne, les feuilles tombent ; alors, bonjour, pelle, râteau et sac au profilé écologique.

A moins que vous ne soyez partisan de ces engins aspirateurs souffleurs qui débusquent la moindre coquine ayant eu l’audace de tenter vouloir se cacher.

Mais, à coup sûr, c’est le meilleur moyen de mettre fin à une relation d’estime avec son voisin à moins qu’il n’en ait fait autant avec son coupe-haie ou que votre propriété est suffisant éloignée…

Mais, c’est ainsi chaque année : un vrai marronnier.

Marronnier est également un terme prisé dans le jargon journalistique qui veut désigner les articles qui reviennent régulièrement à la une de la presse écrite, visuelle ou télévisuelle et ce quel que soit le support d’écoute ou de visualisation car toute notre technologie embarquée ne peut empêcher que les feuilles mortes se ramassent à la pelle.

En fait, quelles sont les raisons de procéder à cet effeuillage de nos sols qui en auraient bien besoin s’ils n’étaient de goudron ou autres graminées.

J’ai trouvé, l’autre jour, l’un de mes voisins à genoux, à quatre pattes par terre faire son devoir.

Sa récolte avait deux destinations : le compostage que tout citoyen de centre-ville écologique se doit de faire en toute conscience, et le nappage de sa nappe de gazon pour qu’il soit encore plus beau le printemps revenu.

Un autre encore ramassait car à défaut c’était la chute assurée pour peu que la pluie voulût s’en mêler.

Et, n’ayant pas su faire d’enfant, il ne voulait pas indisposer sa compagne dont le destin était de l’accompagner au plus loin mais moralement car elle n’avait de force de le faire physiquement étant donné le poids acquis devant sa généreuse nourriture distribuée.

Et, le plus surprenant c’est que du journaliste, qui repasse an après an ses articles sur le prix de l’immobilier, le score des hôpitaux ou grandes écoles de commerce, ou du voisin qui s’échine au ramassage des feuilles tombées car mortes, il se peut qu’il s’agisse de la même personne : journaliste la semaine durant et ramasseur le week-end…

Quitter la version mobile