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L’intérêt médical insuffisant des médicaments contre Alzheimer ne justifie plus leur prise en charge

La Haute autorité de santé, la HAS, dont l’un des rôles consiste à apprécier la valeur médicale des médicaments mis sur le marché, considère que les traitements prescrits aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer présentaient un intérêt médical insuffisant pour justifier leur prise en charge par la Sécurité sociale.

Sa décision remonte à fin 2016 et, une fois communiquée à Marisol Touraine, la ministre de la santé de l’époque, celle-ci a refusé d’engager immédiatement leur déremboursement des quatre médicaments dont il s’agit, pour ne pas plonger les patients et leurs familles dans le désarroi.

Prise en charge

Il faut savoir que la prise en charge médicamenteuse est souvent la condition à l’officialisation de la maladie d’Alzheimer, en raison du flou diagnostique et thérapeutique qui l’entoure.

Ainsi, plusieurs institutions gériatriques considèrent la prescription de l’un de ces médicaments comme la condition nécessaire à une prise en charge à 100 % des patients, même si cela semble être le monde à l’envers.

La ministre prudente, avait alors conditionné un éventuel déremboursement des quatre médicaments en question, qui ont coûté près de 90 millions d’euros en 2015 à la Sécurité sociale, à la mise en place d’un protocole de soins élaboré par des scientifiques en lien avec les associations de patients, en ne se contentant manifestement du premier avis de la HAS.

Parcours de soins

C’est chose faite depuis le 25 mai, sous la forme de la publication par la HAS d’un guide et de fiches pratiques, visant à mettre en place un parcours de soins et d’accompagnement adapté, pour les patients souffrant d’Alzheimer, dans l’espoir que cette solution va rendre des services bien meilleurs que les médicaments dont les bénéfices ne sont pas suffisants.

La ministre de la santé actuelle, Agnès Buzyn, a immédiatement publié au Journal officiel l’avis de déremboursement des quatre médicaments en question, en assurant, en prévision du courroux que cela provoquera de l’Association France-Alzheimer, que tout l’argent qui va être économisé sera intégralement réorienté vers l’accompagnement des personnes atteintes de maladie d’Alzheimer.

Cette promesse peut surprendre de la part d’un gouvernement à la recherche d’économies, espérons simplement qu’elle sera tenue.

Judex

Judex est un juriste de la vielle école qui a fait sienne la maxime du professeur Léon Mazeaud, son président de thèse de doctorat , "Que le droit ne s’apprend pas mais se comprend "  en ajoutant " à la condition d’avoir, si possible, l’intelligence du droit "

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