L’indemnisation des salariés démissionnaires pose problème

Le président de la République souhaite ouvrir l’assurance chômage, sans condition, aux salariés qui démissionnent.

Le salarié qui veut prendre quelques mois de repos pourrait démissionner de son poste et s’inscrire au chômage pour toucher les indemnités conventionnelles à la seule condition de chercher un autre emploi, en sacrifiant une partie de sa liberté retrouvée pour cette recherche.

Il pourrait aussi démissionner, si son travail ne lui convenait plus, notamment parce que mal payé, mauvaise ambiance, trajet trop long, par exemple, mais à condition d’en apporter la preuve.

La question ne se pose pas, tout au moins pour un salarié qualifié, en période de plein-emploi où il est possible de trouver un poste qui convient, puis de démissionner, en respectant au pire le préavis de 1 mois pour un ouvrier ou un employé, ou de 3 mois pour un cadre.

Il y a peut-être des filières professionnelles « bénies » où c’est encore possible, mais pas pour les salariés qui frisent les 50 ans.

Il y a un obstacle de principe à l’indemnisation d’un salarié qui démissionnerait, car il y a ainsi un sinistre volontaire non indemnisable en termes d’assurances, sauf à faire reconnaître des motifs légitimes qui ont poussé le salarié à la démission, qui dans ce cas n’est plus volontaire.

En principe, l’assurance chômage n’intervient qu’en cas de « perte d’emploi ».

La mise en œuvre de la promesse d’Emmanuel Macron d’ouvrir l’assurance chômage à tout salarié qui démissionnerait, est sans doute une idée généreuse, sans grever les finances publiques, dans la mesure où elle est gérée et financée au travers de l’UNEDIC, autrement dit par les partenaires sociaux.

Dans la conjoncture actuelle, où l’UNEDIC, en allouant une indemnité aux seuls salariés « qui perdent leur emploi » est en déficit d’environ 4 milliards d’euros par an, en couvrant son déficit par l’emprunt, elle n’est pas en mesure de remplir la promesse d’Emmanuel Macron, il est donc inutile d’aborder ses effets pervers.

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