Les requins seraient moins dangereux que les selfies
Je ne sais pas de quelque support presse est partie cette idée, que – chaque année – les requins tueraient moins de monde que les selfies.
En nombre, cela semble vrai, puisqu’il y aurait une dizaine de personnes tuée par des requins chaque année dans le monde et une bonne quinzaine d’auto-photographe qui se tueraient chaque année en se photographiant.
Sur le plan des chiffres, c’est indéniable 15 est plus grand que 10, mais maintenant il faut ramener cela au nombre de personnes concernées.
Et là, on va se rendre compte que la probabilité se faire tuer par un requin est beaucoup plus importante que de mourir en s’auto-photographiant.
Pour se faire tuer par un requin, il faut être un baigneur ou un surfeur, le tout dans une région où des requins approchent des côtes.
Par contre, pour s’auto-photographier en tenant son smartphone à bout de bras ou au bout d’une perche, on peut être n’importe où et à n’importe quel moment du jour ou de la nuit.
De fait, le nombre d’auto-photographes est infiniment plus grand que les baigneurs ou surfeurs, donc la probabilité de se tuer en réalisant un auto-portrait est beaucoup plus faible de se faire tuer par un requin dans une mer où ils ont leurs habitudes.
Par rapport à ce que je vois, simplement autour de moi, des risques que peuvent prendre certains de ces apprentis photographes de l’auto-portrait, je m’attendais à un nombre d’accidents mortels plus important.
Lorsque l’on est, simplement, derrière son appareil à prendre des photos standards, on a une vision déformée de la réalité.
Mais en étant soi-même le photographe et le photographié, on se trouve dans une situation où la notion de danger s’estompe.
J’en ai vu un, il n’y a pas très longtemps, s’immortaliser avec l’Arc de Triomphe dans le dos. Il était, au départ, au centre de la chaussée sur les Champs Élysée (protégé par le feu tricolore). Mais, celui-ci a dû le gênait et – je pense s’en rendre compte – il s’est décalé sur la chaussée. Les voitures lui passaient au ras « des moustaches » sans qu’il s’en rende compte. Enfin, si mais juste après avoir pris sa photo, il s’est précipité vers l’îlot de protection du feu tricolore.
Cette scène a duré quelques secondes. Mais, elle illustre la prise de risques pour un selfie, en étant dans l’incapacité d’évaluer ce risque.
Certains prennent des risques volontairement (et peut-être mal évalué) pour faire la photo qui sera vue sur les réseaux. En grimpant sur n’importe quoi, n’importe où, en allant provoquer un animal sauvage, en roulant à de folle vitesse,…
Globalement vu le nombre de selfies prit, le nombre de morts reste très faibles.
De toutes les manières, en prenant des photos il faut une certaine prudence pour le photographe et le modèle, surtout lorsque modèle et photographe se confond.
Mais de vous à moi, s’auto-photographier ne devrait pas conduire à la mort.