L’épidémie de la Covid-19 a fait bouger les lignes notamment en Europe

C’est le consensus qui a réuni la plupart des experts géopolitiques ce printemps, une fois jauger l’ampleur de la crise mondiale liée à la Covid-19.

Cette crise brutale, autant qu’inattendue tient plus au cyclone, qu’au séisme. L’Europe a fait exception à l’attitude générale. Secouée, l’Union Européenne aurait pu se désintégrer à l’image du rétablissement spontané des frontières interne dans l’espace Schengen.

Pourtant elle s’est ressaisie et passé le stade de la sidération, a choisi le chemin inverse, celui d’une intégration plus profonde pour remettre ses économies sur pied et mieux résister aux chocs futurs.

C’est l’option dont les chefs d’États et de gouvernement ont commencé à discuter, dès le 19 juin en visioconférence.

Sur laquelle, ils doivent se prononcer d’ici la fin juillet, au-delà de ces négociations, en réalité plusieurs lignes structurantes ont bougé sous l’effet de la crise.

Ainsi, parti en trombe après l’élection d’Emmanuel Macron en mai 2017, le tandem Paris-Berlin, c’est arrêté net avec les élections allemandes de septembre, qui ont déstabilisé les grands partis politiques outre-Rhin et freiné l’ardeur européenne du gouvernement allemand.

Paris a continué à investir dans l’axe franco-allemand, mais frustré, les grandes initiatives proposées dans le discours du président Français à la Sorbonne le 26 septembre 2017 sont restées lettre morte.

Les conséquences de la crise ont inversé la dynamique, le conseil européen du 26 mars où la tension a éclaté entre pays du Sud touchés de pleine fouée par la Covid-19 et ceux du Nord plus épargnés, a fait apparaître une menace existentielle pour la cohésion de l’Union européenne.

Sur la base de positions, d’abord opposées entre Emmanuelle Macron et Angela Merkel se sont mis au travail, appuyé par celle des 2 ministres des finances. Sans évolution importante du côté de Berlin, l’Élysée avec le conseiller européen Clément Beaune, comme cheville ouvrière, ne va plus lâcher prise.

La commission européenne et sa présidente l’allemande Ursula von der Leyen sont mises dans la confidence pour renforcer le dispositif.

Le 18 mais, la chancelière allemande et le président français annoncent dans une conférence de presse commune à distance, une proposition franco-allemande sans précédent par sa taille et sa nature.

Un fond de relance de 750 milliards d’euros financé par un emprunt européen. Paris et Berlin donnent un signal crucial, l’Europe solidaire repart, il a fallu une crise majeure pour que les points de vue différents entre la France et l’Allemagne finissent par se rencontrer pour donner l’impulsion politique, nécessaires aux ambitions européennes.

Ce qui a permis de réaliser les accords intervenus depuis.

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