Poésie

Le tombeau du destin

Le souvenir d’un rêve lointain, conçu dans l’esprit d’un humain. Quelques bribes de mémoire morcelées par le sommeil s’en vinrent surgir dans l’espace virtuel de ses extensions. La taste de ses idiomes n’en finissait plus de se mouvoir vers des territoires imaginaires, plus anciens que la mémoire des hommes. Là où l’histoire n’a pas sa place.

Une manne enroulée comme une spirale se déploie dans l’infinité de toutes les vies, de toutes les coexistences. Les remous de ces terminaisons s’avancent vers de lointains engagements qui donneront, à l’humanité, sa maturité.

Le tortillon est trop serré. Les vivants, la subiront dans d’autres vies, eux et d’autres qu’ils ne connaissent pas et dont ils n’ont pas l’idée de ce qu’ils seront ou de ce qu’ils sont déjà car le temps se dilue dans les trois dimensions. Déjà le rêve est en marge de l’esprit et sa réelle fonction ne nous appartient pas. Toute l’humanité y compris les scientifiques… Quand le tortillon universel se sera déroulé suffisamment il laissera apparaître la mort ou quelque chose d’apparenté qui aura commencé à s’évaporer. Les émanations de ces fumées spirituelles s’estomperont pour laisser place à cette clarté qui nous fait défaut et dont certains ont déjà perçu les premiers rayons.

La mémoire collective de l’humanité réside dans quelques parcelles oubliées, mais, présentes dans l’esprit. L’enfance d’un être est la source commune de la vie. Cette arborescence infinie consacrée à la pérennité. Il y a cependant des risques d’implosion salutaires. L’émergence d’une conscience collective s’élabore dans l’idée qu’il ne faut rien sauver. Surtout pas les pseudos sauveurs de l’action humanitaire. Quelques carences affectives s’en vinrent materner leurs absences de maternité. Le sauvetage est une histoire freudienne. Ce n’est certainement pas l’histoire de l’éternité… Elle reste à faire et surtout à ne pas écrire… Les mots semblent truqués d’avance et l’histoire est un mensonge.

Quand les miroitements provoqués par les esprits en éveil éclairent l’avenir, l’histoire s’enclave naturellement dans le temps. Présente à l’esprit de chacun sans besoin d’apprendre. Le temps, pour peu que nous puissions percevoir une telle dimension est une illusion. Nous ne pouvons séparer ni distinguer les moments qui se précédent et se succèdent.

Le rêve éveillé est une manne d’images (Image inaire) Être éveillé parmi les affres de son corps devient une entrave pour un esprit qui fonctionne de façon autonome à l’écart de son corps. Un esprit qui navigue à l’intérieur d’un corps ignoré, ignorant. Des gestes décalés désenclavés, inadaptés, des mouvements qui ne sont pas en rapport avec les destinations souvent improvisées et depuis peu en rapport avec le destin.

 Une enclave physique peut œuvrer doucement dans certains périmètres. Le cœur de la terre y est installé. Un noyau magnétique qui engendre les extensions. Un courant provoqué circule à travers les synapses de la poésie et des circuits encore métaphysiques. L’histoire universelle existe mais pas dans les livres d’histoire. Elle transpire par le filigrane des écrits et du langage.

Dominique Bar

Mon ego ne parle qu'à moi... CITATIONS FAVORITES Le destin, c’est le nom que nous donnons à la combinaison infinie et ininterrompue de milliers de causes emmêlées. Jorge Luis BORGES. À quoi reconnaît-on alors le véritable artiste? « L’artiste est son meilleur critique. S’il dialogue avec son œuvre, c’est un artiste ; s’il dialogue avec le public, c’est probablement un imposteur. ». Ernst Gombrich

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