Le Pentateuque ou les cinq livres d’Isaac de Angel Wagenstein chez autrement

Autrement nous propose, de Angel Wagenstein, Le Pentateuque ou les cinq livres d’Isaac.

Né en 1922 dans une famille juive de Plovdiv (Bulgarie), Angel Wagenstein a passé son enfance en exil à Paris. Durant la guerre, des actes de sabotage lui valent d’être interné dans un camp de travail, d’où il s’évade pour rejoindre les rangs des Partisans. Dénoncé et condamné à mort, il ne doit son salut qu’à l’arrivée de l’Armée rouge. Il entame par la suite une brillante carrière de scénariste et de réalisateur.

A la lecture de cet ouvrage, on se demande si c’est un roman, une biographie, un mixte des deux. Quoi qu’il en soit, l’ouvrage se lit comme un roman. Pourtant, mais ça ne prouve rien, l’auteur nous dit « Tout ce que tu t’apprêtes à lire, mon cher lecteur inconnu jusqu’aux plus invraisemblables tours et détours du destin d’Isaac Blumenfield, me fut conté par celui-ci … »

Réalité ou roman, qu’importe, les personnages sont attachants, L’histoire est à la fois triste, ironique sans omettre des touches d’humour.

Isaac Blumenfeld, petit tailleur juif de Galicie orientale, change de nationalité comme de chemise. Pourtant, il ne quitte jamais son village. Dans cette partie du monde en cette première moitié du XXe siècle, ce sont l’Histoire et ses conflits qui se chargent de vous faire voyager.

D’abord fidèle sujet de l’Empire austro-hongrois, puis heureux citoyen de la République de Pologne, habitant comblé du « paradis soviétique » et sous-homme apatride au sein du Troisième Reich, Isaac est balloté au gré des invasions, des reconquêtes et des traités de paix. Heureusement, s’il reste en ce bas-monde une chose immuable, une véritable constante sur laquelle on peut toujours compter, c’est la barbarie des hommes.

Tour à tour persécuté par les nazis puis victime du pouvoir communiste, Isaac ne devra son salut qu’à un humour jubilatoire, corrosif et désespéré.

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