IdéesRéflexions

Le nouveau plan de sauvetage de la Grèce ne résoudra rien

grece1607Il est plus que probable que ce Nième plan de sauvetage de la Grèce va passer, à la fois accepté par les députés en Grèce (les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent, je crois que c’est une phrase de Jacques Chirac) et dans l’ensemble des autres chambres des pays de la zone euro.

C’est vrai que le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, a répété, qu’il aurait préféré une sortie provisoire de la Grèce ce la zone euro, mais il a – tout de suite – ajouté qu’il défendra ce qui a été décidé à Bruxelles.

Je crois que l’on ne peut pas laisser tomber un pays de l’Union Européenne, nous devons nous soutenir les uns les autres, c’est cela qui fait notre force.

Mais, depuis très longtemps le fonctionnement de la Grèce ne va pas, le pays s’enfonce de plus en plus, son déficit par rapport au PIB est inimaginable, les Grecs doivent utiliser le « système D » pour vivre (toutes les sortes de magouilles, mais peut-on leur en vouloir, certainement pas).

La pire des choses, pour les Grecs, serait qu’ils se laissent aller et que leur pays retombe dans le Moyen-Âge. Ils n’ont pas l’air de vivre si mal que cela, même si leurs revenus sont de plus en plus maigres et aléatoires.

Certains vont même jusqu’à dire que les Grecs pauvres vivraient mieux que les pauvres dans d’autres pays de la zone euro. Je n’ai pas vérifié et j’en serais bien incapable.

Mais, continuer à faire vivre la Grèce sous assistance ne leur permettra pas de s’en sortir. Mao avait dit que plutôt que de donner un kilo de riz à un pauvre, il valait mieux lui apprendre à planter du riz, il pourra se nourrir toute sa vie.

Je ne dis pas qu’il faut aller expliquer aux Grecs comment ils devraient gérer leur pays. De toutes les manières je suis contre l’ingérence. Sauf en cas de problème ponctuel, par exemple pour aider un pays face à un ennemi, comme ce fut le cas le cas lors de la Seconde Guerre mondiale, où l’aide (notamment) des Américains fut la bienvenue.

Donner, encore, des milliards d’euros à la Grèce va juste leur permettre de faire face à leurs échéances et à leurs dépenses les plus urgentes. Argent qui ne tombera pas dans la poche des Grecs, ils continueront à vivre comme aujourd’hui, mais sans sortir de l’euro, c’est le seul point positif (et encore personne ne peut le certifier).

Et après, une fois que la Grèce aura dépensé cet argent, que se passera-t-il ?

La situation Grec n’aura pas changé, ils auront à nouveau besoin d’argent pour faire face à leurs échéances. Même si nous effaçons, aujourd’hui, une grande partie de leurs dettes, que nous étalons le reste sur des décennies, parce qu’il le faut, ils continueront à creuser leur déficit (mais, la France n’est pas mieux, notre déficit a augmenté de plus de 50 milliards depuis le début de l’année).

Et, il faudra recommencer, encore de nouvelles discussions, pour arriver une fois de plus à un nouvel accord.

Ce n’est pas la solution.

Il faudrait, déjà, remettre à plat certaines données de la zone euro, tel que le déficit maximum de 3 %. Les critères de stabilité ont été imaginés avant la crise de 2008. Crise, à rebonds, et qui est toujours présente.

Il faudrait des critères qui correspondent au monde actuel. Probablement plus souple (ce qui ne plaira pas aux Allemands. Mais, il faudrait qu’ils tentent de soigner leur peur chronique de l’inflation et la volonté d’une monnaie forte. C’est vrai que l’effondrement du Mark avant guerre a permis à Hitler et aux Nazis de prendre le pouvoir avec toutes conséquences dramatiques qui ont suivi. Mais c’est un autre temps, nous sommes dans un autre monde).

Concernant la Grèce, il va falloir qu’ils se prennent en main. Que les Grecs élisent un Premier ministre et une chambre qui soient capables de tout remettre à plat.

Un gouvernement capable d’imaginer un nouveau fonctionnement de leur pays. Un peu comme à la sortie d’une guerre où tout est à refaire.

Ce n’est pas parce qu’aujourd’hui l’économie Grec tourne au ralenti que cela est gravé dans le marbre. Bien sûr que non.

La Grèce est un beau pays, géographiquement bien situé, le berceau de la démocratie. Il n’y a pas de raison que ça ne fonctionne pas.

Je suis contre l’ingérence et il faut que les Grecs se débrouillent, mais rien ne les empêchent de faire appel à tel ou tel pays pour les conseillers. Un peu comme une entreprise ferait appel à des consultants.

Doivent-ils sortir (provisoirement de l’euro) pour une totale réorganisation ? C’est une autre question, dont la réponse pourrait dépendre du plan de réorganisation du pays, de la volonté du nouveau gouvernement Grec et des autres membres de la zone euro.

Mais, je ne crois que ce plan d’aide à plus de 80 milliards d’euros apportera une quelconque solution à la situation de la Grèce.

Olivier Kauf

Consultant depuis plus de 30 ans, Je suis depuis une dizaine d'années journaliste, professionnel dans le domaine des risques et des assurances pour le e-mag RiskAssur-hebdo (https://www.riskassur-hebdo.com) et témoin de mon époque pour https://notre-siecle.com et https://perelafouine.com RiskAssur, Notre-Siècle et PèreLaFouine proposent chaque jour de nouveaux articles issus de la rédaction : la vie des sociétés (nominations, acquisitions, accords, …), des tests/présentations de produits, des ouvrages (professionnels, romans, bd, …), … Je peux : - présenter vos produits ou nouveaux ouvrages (il suffit de me les envoyer) - écrire sur des sujets à la demande pour du référencement SEO - publier vos communiqués de presse - Publier vos AAPC - … Une question, une remarque : olivier@franol.fr

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