Environ 8 000 actions en justice sont engagées, rien qu’aux États-Unis, contre le glyphosate, la molécule de base du Roundup, un herbicide puissant, le produit phare de Monsanto et considéré comme irremplaçable dans l’agriculture d’aujourd’hui.
Monsanto vient d’être condamné, c’est une première, par un tribunal de Californie, à verser 289 millions de dollars, principalement à titre de « dommages punitif », à un jardinier atteint d’un cancer, imputé au glyphosate, à cause de la gravité de la faute commise à son égard.
Ce type de condamnation et son montant ont de quoi surprendre en Europe, mais ils sont de pratique judiciaire courante aux États-Unis, menés par de grands cabinets d’avocats, qui regroupent les victimes en prenant les frais d’enquête et de procédure à leur charge, contre un partage du résultat, une pratique totalement exclu chez nous.
Appliqué aux sinistres sériels, les montants en cause sont, absolument irréalistes et non assurables, les entreprises condamnées, si elles en arrivent là déposent leur bilan et personne n’est indemnisé en fin de compte, d’où des transactions et des arrangements entre parties, entérinés par la justice.
Dans l’immédiat, on ignore ce que compte faire Bayer, son président a déclaré, lors d’une conférence de presse téléphonique, être déterminé à défendre énergiquement le glyphosate.
Le jugement, dès que porté sur la place publique a entraîné un recul de l’action Bayer à la Bourse de Francfort.
Dans l’immédiat, Bayer espère que ce premier jugement, au lieu de faire jurisprudence ; sera invalidé en appel, en jetant ses propres forces dans la bataille judiciaire, qui se prépare.
Pour Bayer, rien n’a changé, selon les affirmations de son président qui voit l’avenir du groupe pharmaceutique dans la chimie et l’agriculture, grâce à l’absorption de Monsanto, mais il peut se tromper.