Le droit à l’oubli et la santé
Alors qu’ils se sont battus contre le cancer durant des mois ou des années, une fois guéri, ils traînent cela comme un boulet tout au long de leur vie.
Il y a, environ, une année, le Président François Hollande lors de la présentation du plan cancer 2014-2019, avait indiqué sa volonté de la mise en œuvre d’un droit à l’oubli dans le domaine de la maladie.
En ce sens, Marisol Touraine, Ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, a déclaré « Le droit à l’oubli, c’est la volonté que lorsque les médecins vous considèrent guéri d’un cancer, vous le soyez pour le reste de la société et en particulier pour les banques ou pour les assureurs ».
Effectivement lors de la demande d’un prêt, pour certains contrats d’assurance, l’emprunteur doit renseigner un questionnaire de santé.
Pour les personnes présentant ou ayant présenté un risque aggravé de santé, il y a la Convention AERAS (s’Assurer et Emprunter avec un Risque de Santé) qui est entrée en vigueur en 2007 et qui a été rénovée en 2011.
Mais, ces prêts sont grevés d’une surprime.
Les assureurs et les banquiers ne sont pas de bons samaritains et ils doivent demander la juste prime pour couvrir le risque.
Si cette surprime est acceptable pour une personne en cours de soin, qui est malade au moment de la souscription d’un prêt, elle est fort discutable pour une personne guérie.
Ce droit à l’oubli est notamment important pour des emprunteurs ayant eu un cancer enfant et qui adulte n’en ont aucun séquelle. Et peut-être même aucun souvenir, s’ils en ont été victimes en étant de très jeunes enfants, voire des bébés.
L’une des formes fréquente du cancer des enfants est la leucémie, alors que par le passé, dans les années soixante, seulement 10 % des enfants en guérissaient, aujourd’hui, la leucémie chez les jeunes enfants est guérie dans 90 % des cas.
Pourquoi, adulte, pour une maladie qui fait partie du passé, doit être pénalisée par rapport aux autres emprunteurs.
Bien entendu, ils pourraient avoir – à nouveau – un cancer, mais le risque n’est pas plus important que ceux qui n’ont jamais eu de cancer.
Par le passé le mot guérison, pour un cancer, n’était jamais prononcé, les médecins parlaient de rémission.
À partir du moment, où le médecin traitant considère que son patient est guéri d’un cancer, alors ce cancer devrait également être oublié par l’ensemble de la société.
Qu’en pensez-vous ?