Le burn-out porte nuisances au burn-out

burnout3006aDepuis des années, on entend souvent parler du burn-out, il aurait pu être reconnu comme une maladie professionnelle, mais le Sénat en a décidé autrement. De toute manière, ceux qui sont victimes d’un burn-out sont pris en charge par la Sécurité sociale.

Le burn-out n’arrive pas instantanément, il y a des signes avant coureur, que l’on commence à nommer par « burn-in ».

L’expression « burn-in » n’a pas été inventée spécialement pour « l’humain », c’est une expression utilisée dans l’industrie. Le burn-in permet de tester les composants d’un système, avant l’assemblage du système complet. Par exemple pour une chaîne de production, les différents éléments vont être testés avant le montage de la chaîne et sa mise en production pour faire apparaître les défaillances et vérifier la solidité et la fiabilité des composants qui formeront un tout.

Ramener à l’humain, le burn-in revient à « pousser l’humain » au-delà du raisonnable. Le problème est que l’homme n’est pas une machine, qu’il n’est pas fabriqué à partir de composants interchangeables que l’on peut tester et remplacer s’ils ne sont pas assez solides. Concrètement, une personne en situation de burn-in va se comporter au-delà d’un comportement raisonnable.

Toutefois, le souci est que l’expression de burn-out va être utilisée à tout bout de champ, pour un oui ou pour un non.

Qui ne l’a pas entendu autour de lui, ou bien qui ne l’a pas utilisé lui-même. J’ai un travail difficile à terminer, je suis dans une période de surcharge de travail : « je suis le point de faire un burn-out », ou même en francisant l’expression « je vais être burnaouté ».

Alors, que dans la vie professionnelle, il y a des moments où le rythme de travail s’accélère.

Par exemple, cela va être la période de l’arrêter des comptes pour les comptables, la réalisation des inventaires, la période des soldes dans les magasins, le bouclage d’un dossier important,…

Il y a de nombreuses situations où le salarié (ou l’artisan, le commerçant) va se retrouver va se retrouver, comme on le dit, « noyé sous le travail ».

Dans ces cas, je crois que l’expression burn-out est, non pas exagérée, mais inappropriée.

Dans ces périodes de sur-travail, on va être stressé, surmené, mais comme on sait que ces périodes ont un fin, qu’elles existent pour une raison précise de l’activité de l’entreprise, tout va bien se terminer.

Le fait d’en connaître la date de fin, permet à l’humain de faire face. Or, j’entends souvent dire « je vais faire un burn-out », mais en discutant, certainement pas. C’est juste un surmenage passager.

La sur-utilisation de l’expression burn-out nuit à cette maladie dont sont réellement victimes de plus en plus d’actifs.

Le burn-out est une pression permanente dans le cadre du travail, un rythme au-delà du raisonnable, pas pour une tâche donnée mais tout au long de l’année.

C’est une seule personne sur un poste, là où il en faudrait deux.

C’est un management qui ne fait rien pour arranger les choses, bien au contraire, qui ajoutent de la pression sur ses salariés pour leur faire tenir la cadence, en n’hésitant pas à le monter les uns contre les autres.

Et là, forcément, certains (pas spécialement de prime abord les plus faibles) craqueront et seront victimes d’un véritable burn-out. Cette situation où le salarié se sent totalement perdu, étouffé sous la masse de travail, étouffé par l’ambiance autour de lui, où il n’y a aucune échappatoire possible.

Et cela peut conduire… au suicide.

Dans l’intérêt des réelles victimes de burn-out qui ont du mal à prouver leur état, il faudrait que ceux qui passent juste des périodes de stress et de surcharges normales de travail s’approprient une autre expression.

Le burn-out est tout sauf un sujet de plaisanterie.

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