L’agriculture française manque à la fois de bras et de débouchés

Avec la fermeture des frontières, les Polonais, les Roumains, les Espagnols et les Marocains, une armée forte de 200 000 saisonniers qui ne sera pas là pour les récoltes.

Il en fallait 45 000 en mars, 80 000 en avril et autant en mai, puis en septembre viendra la saison des vendanges.

Il faut aussi faire face à l’absentéisme, qui n’épargne pas le secteur du maraichage, qui est monté à 25 % des effectifs la première semaine du confinement selon le président des producteurs de légumes de France.

Pour venir en aide aux agriculteurs, en manque de main d’œuvre, le ministre de l’agriculture a lancé un appel « à l’armée de l’ombre, aux femmes et aux hommes qui ont envie de travailler et qui sont au chômage, en sachant que les agriculteurs ont négocié avec le gouvernement que les volontaires puissent cumuler leur chômage partiel et la rémunération des saisonniers, proche du smic, en comptant que la disponibilité du personnel dont la production s’est arrêtée.

Un autre problème est celui de la perte des débouchés avec la fermeture des magasins de primeurs, de la restauration commerciale et collective, il ne reste plus que les grandes surfaces où les fruits et légumes n sont pas prioritaires.

Ainsi, les premiers à tirer la sonnette d’alerte sont les producteurs d’asperges dont la saison vient tout juste de commencer dont la production ne peut pas attendre, or pour les Français, stocker des pâtes et du riz passe avant les asperges, qui ne trouvent pas preneur.

Même son de cloche du côté des producteurs de fraises, pour qui le restaurateur représente 20 à 30 de la clientèle, dont les ventes sont réduites de 50 % en ce moment, mais dont la saison dure, comme celle des fruits rouges jusqu’à l’été.

La collecte du lait est aussi en danger, les transformateurs ont perdu la clientèle des restaurants et les PME qui fabriquent des fromages vendent moins avec la fermeture des fromageries des villes.

La situation est aussi tendue chez les producteurs d’agneaux et de chevreaux qui comptaient sur les ventes au fort des fêtes religieuses et de Pâques notamment.

L’obsession des agriculteurs est de réduire les pertes de production et d’éviter la baisse des prix.

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