C’était un discours mobilisateur qui cache une réalité toute autre, en sachant que la crise sanitaire en cours affecte profondément le moral des Français, leur vision des institutions et leur confiance dans certains piliers du monde occidental et de l’Union européenne.
Ceci ressort de plusieurs études, notamment du baromètre réalisé par Opinion Way, en collaboration avec l’Institut Montaigne, la Fondation Jean Jaurès et Terra Nova.
Les chercheurs ont interrogé les mêmes personnes avant la crise puis pendant les deux vagues de la crise, la première en février et la seconde de 2 au 15 avril, en comparant les résultats avec ceux de l’Allemagne et le Royaume Uni, sur le même sujet.
La pandémie provoque logiquement la montée des sentiments anxiogènes, la méfiance gagne du terrain, + 2 points à 32 % entre février et avril, la morosité avec 28 % avec 6 points de plus et la peur avec 28 % en augmentation de 17 points, beaucoup plus, qu’à l’époque des attentats, tandis que le niveau de la lassitude, avec 28 %, n’a pas changé.
En Allemagne, le sentiment de peur n’augmente que de 9 points, alors qu’il augmente de 18 points au Royaume Uni.
La pandémie ne sape pas tout, les sondés français restent profondément attachés à la démocratie, 76 % l’approuvent, bien loin devant l’idée d’un régime avec à la tête un homme fort ou un pays dirigé par l’armée, mais 81 % des sondés estiment qu’il faut avoir un exécutif fort face à une crise sanitaire et environnementale », dont 41 % pensent qu’il faut, dans ce cas, avoir moins de démocratie et plus d’efficacité.
En France et dans les autres démocraties, les gouvernements seront jugés à l’aune de leur gestion de cette crise mondiale.
Comme dans toute crise, en France la confiance envers le président de la République + 34 % et de son premier ministre + 35 est en hausse de 4 points, bien que pour 80 % des sondés, il y a eu des fautes commises par certains membres du gouvernement, avec un taux d’approbation de la gestion de la crise de 39 %.