La Grèce ne peut pas rembourser… les autres pays le peuvent-ils ?

europe2906La Grèce doit plus de 300 milliards d’euros, qu’ils ne peuvent pas payer et alors. Nous la France, nous sommes endettés à hauteur de plus de 2 000 milliards d’euros.

Entre nous, mais ne le répétez pas, la France n’est pas davantage capable de rembourser cette somme que la Grèce la sienne. Et les autres pays non plus.

Seulement, il y a une grosse, il y a au moins deux différences entre la Grèce et la France (ou les autres pays).

Si, on pousse la Grèce à la faillite, le choc sur le reste de l’économie européenne et mondiale sera perceptible mais pas dramatique.

Par contre, avec 2 000 milliards d’euros, si on poussait la France à la faillite, toutes les autres économies s’effondreraient, à la fois la somme est trop importante et la France représente une « part » importante de l’économie européenne (pas loin de 20 %).

C’est tout le problème, au niveau micro-économique c’est la même chose. Une banque n’hésitera pas, face à un particulier qui ne peut pas rembourser quelques milliers ou même dizaines des milliers d’euros à le pousser à la faillite, à tout lui saisir.

Par contre, face à un créancier qui doit des millions d’euros, la banque ne prendra pas le risque de tout perdre. Elle préféra trouver une solution, quitte à étaler la dette.

Reprenons le cas de la Grèce, certains voudraient nous faire croire que nous, chaque Européen, allons devoir payer leur dette. Il n’en est rien, ce n’est qu’un jeu d’écriture.

De toutes les manières, inutile de nous faire d’illusion, la Grèce est dans l’incapacité de rembourser les centaines de milliards qu’ils doivent, alors inutile de remettre, régulièrement, cela sur le tapis.

D’ailleurs, ça, c’est l’autre point qui est un problème de communication. Depuis des années, on laisse entendre que la Grèce ne pourra jamais rembourser sa dette, résultat plus personne ne veut lui prêter. Et nous avons tous en tête que la Grèce ne pourra jamais rembourser !

Par contre, nous la France, il paraît que l’on peut faire face à nos dettes, alors les marchés financiers nous prêtent et même à des taux très bas voire négatifs. Mais, si demain, nous avions la réputation de ne plus pouvoir rembourser, nous serions dans la même situation que la Grèce, à devoir aller pleurer auprès du FMI ou de la Banque Centrale Européenne. Ce serait la même chose pour les autres pays de la zone euro et d’ailleurs.

La seule chose qui est anormale en Grèce : il faudrait comprendre pourquoi les Armateurs et le Clergé ne payent pas d’impôts. Je sais bien que c’est de l’ingérence, mais il faudrait trouver une solution pour exiger que ces deux catégories participent à l’effort national Grec. Il n’est pas normal, que depuis des années, les salariés et les retraités en Grèce se serrent la ceinture et que ces 2 catégories les plus riches du pays regardent sans rien donner.

Historiquement, les dirigeants qui ont géré le lancement de l’euro ont voulu permettre à la Grèce d’entrer dans la monnaie unique. La Grèce n’était pas dans les critères, mais ça devait arranger tout le monde qu’elle fasse partie du jeu de l’euro, tout de suite.

Et aujourd’hui, certains se demandent pourquoi, ils sont de moins en moins dans les critères. C’est structurel, la Grèce n’était pas dans les critères et la crise économique que l’on traîne depuis 2008 n’a pas arrangé la situation.

Que faire ?

Pousser la Grèce à la faillite, c’est complètement idiot. Tant que l’on peut garder dans ses livres de comptes une créance et bien ce n’est pas une perte. Même, si on sait que le créancier ne payera jamais.

C’est ennuyeux si les débiteurs ont besoin de cet argent. Mais, ce n’est pas le cas. Aucun débiteur n’a besoin de l’argent de la Grèce pour boucler ses fins de mois.

La Grèce ne peut pas payer, et bien étalons la dette sur 100 ans, 200 ans,… ça n’a aucune importance. La dette ne disparaît pas, elle est étalée dans le temps et la Grèce n’est plus étranglée. Et arrêtons de ne pas lui faire confiance, comme cela les marchés financiers recommenceront à la prêter de l’argent.

Rien ne prouve que dans 10 ou 20 ans (ou plus) la Grèce ne devienne une économie fleurissante de l’Europe.

Peu importe, si le lancement de l’euro était une bonne ou une mauvaise chose, si c’était prématuré ou pas.

L’euro existe, c’est un fait. Et ce n’est pas quelques sondages orientés ou quelques programmes politiques farfelus prônant la fin de notre monnaie qui changera quoi que ce soit.

Aujourd’hui, il n’est pas intelligent d’exclure une des membres de l’euro. Aux États-Unis, lorsque la Californie fut au bord de la faillite, personne n’a parlé de n’exclure de l’Union et de sa sortie du Dollars Américain !

Si l’on regarde les économies des pays de l’euro, je crois qu’en dehors de l’Allemagne ou du Luxembourg, nous sommes tous plus ou moins en dehors de clous des critères.

Alors, au lieu de pousser à bout la Grèce et les Grecs qui n’en peuvent plus de tant de privations depuis des années. Soyons solidaires avec l’un des notres qui ne va pas bien.

Et montrons, au reste du Monde, qu’ils ont raison de faire confiance à l’Euro, que notre monnaie est solide et nous formons un bloc uni autour d’elle.

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