La fabrique des surdoués de Jérôme Pellissier chez Dunod
Dunod nous propose, de Jérôme Pellissier, La fabrique des surdoués (Dangers et impostures du marché de l’intelligence).
Docteur en psychologie, psychothérapeute et chercheur en psychosociologie, Jérôme Pellissier est aussi formateur et enseignant. Il est également l’auteur de plusieurs essais et œuvres de fiction, parmi lesquels Ces troubles qui nous troublent (Érès) et Jardins thérapeutiques et hortithérapie (Dunod).
L’auteur décortique ce que l’on nomme « surdoués », ces personnes qui ont un haut QI (Quotient intellectuel) qui a donné naissance à toute une industrie de mesure de celui-ci, la population se répartissant sur une courbe de gauss, 2,3% serait retardée avec un QI inférieur à 70 et 2,3% serait surdoués avec un QI supérieur 130. La normé étant de 100.
Jérôme Pellissier précise que le QI est le reflet psychométrique de la situation socioculturelle, ainsi un enfant ayant des parents diplômés, il aura probablement un QI dans les 20% les plus élevés, comme un enfant qui habite en Haute-Savoie fera partei des 20% des meilleurs skieurs de son âge. Donc le QI n’est pas seul un hasard physiologique, l’endroit où l’on nait a son importance.
Par ailleurs, l’auteur fait tomber des croyances, tel qu’un enfant surdoué s’ennuie à l’école, les enfants précoces ne feront pas d’étude, … Jérôme Pellissier explique que le devenir scolaire est corrélé au QI et l’échec scolaire est rare chez les QI+
L’auteur ne remet pas en cause le QI, mais son interprétation et les conséquences que cela peut avoir.
L’univers des tests de QI et l’engouement autour des « surdoués » pourraient faire simplement sourire s’ils ne possédaient des travers et conséquences dangereuses. Car derrière l’imposture de la psychométrie et de sa prétention à quantifier scientifiquement l’intelligence, derrière les conseils élitistes, conservateurs et sexistes de la « psychologie-surdoués », apparaît un autre paysage. Une face cachée où dominent les errances de nombreux adultes et les souffrances de très nombreux enfants ainsi affublés d’un diagnostic-étiquette qui provoque surtout, entre eux et les autres (y compris dans leur famille), malentendus, exigences démesurées et exclusions.
Un livre à lire pour mieux comprendre ce qu’est cette mesure du QI, à quoi elle conduit, pour éviter les dérives dû à une mauvaise interprétation d’un QI élevé, pour ne pas mal interpréter des intelligences, des sensibilités qui peuvent sembler atypiques et perturbantes.
