J’ai pu constater le barrage institué sur le pont frontière de la ville voisine où pour passer le sésame était de mise.
J’ai croisé nombre de véhicules balisés sirènes hurlantes.
J’ai vu nombre d’uniformes s’engouffrer dans un bureau tabac.
Mais je n’ai pas vu de force de l’ordre s’intéresser à ma personne que je pensais pourtant si importante en ma ville de cœur.
Ce dernier saigne désormais.
Mais, pis, le constat de mon marchand de vin fermé.
Comment vais-je pouvoir satisfaire ce besoin incontrôlable qui va si bien à mon teint ? Comment ne pourrais-je satisfaire ce manque qui pourtant fait bien partie de mes préoccupations primaires de première nécessité ? Heureusement qu’il y a d’autres qui vendent du petit lait et le reste avec… J’ai voulu faire un tabac en commandant une petite bière.
La patronne ronchonne comme à son habitude, me désigne le dehors où défile un convoi mortuaire d’une voiture me rappelant qu’isolement oblige, on ne peut plus se faire mousser avant le grand voyage.
Même ceux qui, ayant asile de campagne, se font refouler au prétexte que le virus ne voyage pas si personne ne se balade hors ses limites frontalières.
Mon chien s’est baladé, il est rester à un maître bien sage… Mais, confinement ne rime pas forcément bien avec sentiments.
Aussi, si certains ont prédis pléthore de naissances sur novembre qui vient prochain, d’autres ont fait l’amère expérience de mettre dans sa case un conjoint qui n’était que de circonstances.
Au pays de la grande muraille, les divorces font ravages.
Nous sommes en guerre, c’est dit par l’illuminé, c’est répété à l’envi par celui de l’intérieur.
C’est réel sur le terrain avec l’hôpital créé complètement à l’Est.
Mais les armées ne pourront tout faire car elles doivent rester sur leurs pieds à leur guerre à elles.