Intérêt supérieur

Je suis patron, je fais ce que je veux. Alors qui m’aime pas me suive. Mes ennemis sont plus faciles à gérer que mes amis.

Quand j’ai voulu j’ai mis mes salariés au télétravail sans demander l’avis aux intéressés qui sont subordonnés à mon auguste personne dans l’intérêt de l’entreprise bien entendu.

Quand j’ai voulu j’ai mis mes salariés en chômage partiel et ai demandé à certains de tout de même continuer à travailler dans l’intérêt de l’entreprise bien entendu.

Quand j’ai voulu j’ai (re)mis mes salariés au travail dans l’intérêt de l’entreprise bien entendu.

Et tant pis s’ils y ont perdu au change puisque moi patron d’entreprise n’ait pas perdu ma variable d’ajustement.

J’avais besoin aussi de plus pour maintenir mon train de vie, aussi ais-je accepter l’injonction gouvernemental de ne pas verser de dividendes ou plutôt d’en verser moins.

Bien entendu, restant maître de mes bonnes actions, j’ai pu parfois, un peu, décider ne pas en verser même sans ces mirifiques aides, juste pour envoyer un bon signal dans l’intérêt de l’entreprise bien entendu.

Et je licencierais tout plein de salariés si le chantage à l’emploi partiel ne fonctionne plus, dans l’intérêt de l’entreprise bien entendu.

Plus je suis grosse, plus je suis importante, et plus la manne financière de l’État me tombera dessus, au public de payer sans réserve les pots cassés dans l’intérêt de l’entreprise bien entendu.

Le gouvernement va se remettre au travail des réformes suspendues, notamment la Retraite des futurs salariés qui pourraient bien encore y prétendre les insolents.

Sous couvert d’augmentation pour les plus démunis, il se prépare une dégradation pour tous les autres puisque désormais c’est bien connu et compris l’on est riche à partir de 3 750€/mois et pas pauvre au-dessus du Smic.

Ces gens la ne vont pas rouspéter alors que quelques millions d’autres sont encore moins fortunés.

Mais pas question de véritablement les augmenter dans l’intérêt de l’entreprise bien entendu.

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