Réflexions

Hommage

C’était un type bien, du moins je le croyais jusqu’alors.

Il m’avait même, à ses débuts, aidé à soulager l’une de mes copines d’une lourde charge sans jamais rien demander.

Dans des manifestations festives, l’on se côtoyait gaiement, il aimait la bouffe, il disait que j’aimais la canaille, ce qui était vrai.

Toujours dans la recherche du consensus jamais celui de la bataille.

Mais s’il le fallait, il en était.

A l’enterrement grandiose d’un copain, étonné que je sois là pour un gars d’un autre bord que la barque de la vie nous avez appris à nous apprécier.

Mais, tandis que ce dernier était parti volontairement de ne pas comprendre tristesse et magouilles, lui est resté remplir les champs vides.

Il est monté comme la petite bébête, c’était charmant, il ennuyait ceux pour qui les postes dorés étaient réservés.

Mais il y est arrivé à la barbe à papa. J’en étais resté baba, il m’a offert du rhum pour mieux le faire passer.

En passant, il m’a rappelé que moi aussi j’avais, malgré ma respiration courte bien grimpé.

Mais, chef de sa hiérarchie, il pouvait faire comme les grands, il voulait le faire, il l’a fait.

Pas bien méchant, mais cela a fait jaser.

Du personnel dont il devait en défendre les intérêts, il a vérifié qu’ils avaient bien compris.

Une certaine animosité, pas bien méchante non plus, mais il commençait à me rudoyer ; lui rappelais-je un certain passé ?

Une de ses homologues qui m’aimait bien souvent lui disait.

Mais non ricanait-il en m’emmenant déjeuner foie gras et bons vins.

Toujours est-il, a-t-il continué à me suivre et me faire grimper pour être homologue à ceux qui, de mon côté, ne le voulaient pas.

Il semblait apprécier mon travail photographique, pas une semaine passée sans m’adresser un diaporama de ses découvertes.

Et puis, brusquement, plus rien, plus de resto, plus de baba au rhum, plus de plaisanteries : j’avais eu l’audace de le mettre devant ses contradictions.

Refuser de suivre plus loin ce qu’il avait décidé pour continuer de recevoir ses avantages qui l’ont perdu.

Je ne sais s’il est encore présent.

Mais je m’en porte plutôt bien…

Jean-Claude Barousse

Photographe autodidacte, sans renier son passé “argentique” il a immédiatement pris le “virage numérique” et s’exprime principalement au travers ses images de paysages naturels et urbains. Il publie des articles et tutos dans des revues photographiques notamment les éditions Oracom et pour le compte de RiskAssur. Réalise des chroniques dans un site forum “Photophiles.com” et aide les membres de son forum “PhotoClub” à progresser dans leur pratique photographique. A la demande, il expose ses photographies originales individuellement ou lors de manifestations collectives et donne des cours sur les prise de vue et le développement numérique. Est membre de diverses association d’artistes picturaux”

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