En Guyane on marche sur la tête

La Guyane en Amérique du Sud, longtemps une colonie pénitentiaire à Cayenne, est devenue un département français en 1946, pour s’être rangée derrière le Général de Gaule après la débâcle de 1940.

Son principal intérêt actuel est sa position géographique propice au lancement de fusées, d’où l’installation de la base de lancement à Kourou, d’où partent les fusées Ariane.

Ce département lointain a été délaissé financièrement par les gouvernements successifs, se débattant, comme on le sait, dans les chocs pétroliers et la crise financière et économique qui a frappé le monde en 2008 et dont la France ne s’est pas sortie.

C’est dans ce contexte qu’un mouvement social qui paralyse le département depuis plus d’un mois, a surpris le gouvernement de François Hollande, en fin de mandat.

La toute nouvelle ministre des outre-mer, Ericka Bareigts a offert aux grévistes un plan d’investissement et d’équipement de 1,1 milliard d’euros, à financer par le prochain gouvernement, une fois sorti des urnes, mais qui n’a pas mis fin au conflit.

Ne voulant pas laisser les choses en l’état et laisser se poursuivre la paralysie du département au-delà de la fin de son mandat, la ministre a repris les négociations afin de mettre fin au blocage.

C’est fait depuis le 21 avril, à l’exception de la base de lancement des fusées, dont l’accès reste bloqué, pour servir d’otage.

Pour arriver à ce résultat, l’accord « acte » la demande de mesures supplémentaires du collectif et des élus, à hauteur de 2,1 milliards d’euros, une promesse qui n’engage pour l’avenir même pas ceux qui l’ont reçue.

Cependant tout le monde se déclare est satisfait, Ericka Bareigts évoque une journée déterminante pour l’avenir de la Guyane, pour le préfet, il s’agit d’un acte fondamental, qui trace des ambitions, le collectif local se félicite d’avoir réussi à ce que le protocole paraisse au Journal officiel, bien que pour certains acteurs locaux, « l’État leur doit sept milliards, et pas deux » et vont immédiatement donner de la voix.

Ce sera au prochain gouvernement de s’en dépêtrer.

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