Grèce : soit tous gagnants, soit tous perdants

euro2206À l’instant où j’écris ces lignes, je ne sais pas si la Grèce sortira ou non de l’Euro, mais je ne le crois pas.

Naturellement, si la Grèce sortait de l’Euro et reprenait une monnaie locale, cela n’annulerait ses dettes.

Mais, c’est de la théorie, dans la réalité, la Grèce hors de l’euro ne pourrait plus payer ses créanciers qui n’auraient plus qu’une seule solution, passer les dettes de la Grèce en pertes, en dettes irrécouvrables.

À ce moment-là, c’est une perte sèche. Je crois que certains l’on chiffrait, pour la France, à 3 000 euros par habitant.

Le problème d’une dette est que tant que l’on peut faire confiance au débiteur, se dire qu’il paiera (un jour), alors tout va bien. On garde, en comptabilité la dette, ce n’est pas une perte.

Effectivement, depuis des années, « on » prête à la Grèce pour qu’elle puisse faire face à ses échéances. De toutes les manières, s’il fallait pousser à la faillite tous les pays qui empruntent pour rembourser des emprunts, la plupart des pays auraient déposé le bilan.

Quand on voit que la chancelière Allemande, Angela Merkel fait du forcing pour ne plus prêter à la Grèce, alors que je ne suis pas persuadé, que si l’Allemagne devait rembourser ses dettes, elle en aurait les moyens => faillite.

En fin de compte, c’est l’histoire du type qui me doit 1 000 euros. L’échéance arrive et il ne peut pas payer. Il m’emprunte 2 000 euros et il me rembourse mes 1 000 euros la dette est éteinte. D’accord, il a une nouvelle dette de 2 000 euros. Et alors, l’essentiel est qu’il ait respecté son échéance.

Nous n’avons pas intérêt à ce qu’un pays soit défaillant. Et pour l’éviter, il suffit de lui donner ce qui est nécessaire pour faire face à ses échéances. C’est du Monopoly.

Bien, entendu, il y a tout de même – en Grèce – un problème de gestion interne du pays (Notamment dans la perception des impôts des plus riches).

Et là, je comprends ceux qui poussent à ne plus aider la Grèce. On peut aider, un pays, une personne mais il faut qu’il y ait en face un effort qui soit fait. Et à ce niveau, ce n’est pas le cas.

De toutes les manières, c’est un jeu où l’on sort soit tous gagnants, soit tous perdants.

Aujourd’hui la Grèce à tout à perdre à sortir de l’euro. Même si certains pensent que retrouver une monnaie nationale permettrait un retour à la croissance et un bien être pour la population. L’effet positif serait de très courte durée, peut-être quelques semaines avant de voir la nouvelle devise partir dans un cycle infernal de dévaluation en dévaluation.

Il ne faut pas perdre du vu qu’un pays ne peut pas vivre en autarcie et à besoin d’importer et pour cela il faut des devises. Comme personne ne prêterait plus à la Grèce et que les devises apportaient par les touristes ne seraient pas suffisantes pour faire face aux besoins d’importations, je vous laisse imaginer le scénario.

Mais, nous les créanciers de la Grèce, nous avons tout à perdre. Il ne nous resterait plus qu’à nous asseoir sur l’argent que nous doit la Grèce. Il y a les sommes dues à des pays, un peu plus ou un peu moins nous ne sommes plus à ça prêt. Mais, il y a aussi les sommes dues à des entreprises privées notamment des banquiers et des assureurs) et là, c’est le risque de faillite qui plane sur eux.

Il y a qu’un seul moyen pour que tout aille bien, continuons à prêter à la Grèce, nous pouvons ainsi poursuivre la partie. On prête, la Grèce utilise cet argent pour nous rembourser, les pays n’ont pas de dettes à annuler, et les entreprises ayant des créances sur la Grèce peuvent continuer à avoir confiance . . . tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. (Comme aurait pu le dire Maître Panglos dans le Candide de Voltaire).

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