Entier

De jambes, de bras il n’a pas, et ce depuis son enfance.

C’est un calvaire, c’est son calvaire qu’il porte à bout de bras. Il en a fait son étendard porté par le fils dont il clame la toute puissance et qui lui permet de soulever les foules à défaut de lui-même.

Mais lui au moins, il ne s’embarrasse pas de prothèses.

Ce n’est pas comme untel qui chaque matin enchantant met son racle dents, ses aides auditives, ses lunettes et semelles pour pieds mal finis.

Mais, dit l’autre en rigolant, tu n’as pas à surveiller le bon chargement de l’accus de ta pile qui te tient tellement à cœur.

Et, dit encore un autre, en définitive, tu ne passes pas trop de temps à veiller à la bonne marche de ton véhicule roulant.

Et cet encore autre, pas forcément le même tant il en faut pour tout le monde et pour tous les (dé)gouts, d’informer la difficulté d’embrasser d’un bras car l’autre ne supporte pas les matières autres que peau.

Et voilà ce taré de piquouze à cent sous mais qui le sauve d’un destin noir pour une vie en gris.

Mais, ce qui est bien, c’est de voir ces désormais télévisées, séances où lesdits handicapés, label forgé par desdits normaux, font tout bien comme les autres qui n’ont d’handicap que leur invisibilité.

Ainsi, ils comprennent mieux pourquoi ils souffrent et surtout pourquoi.

L’expression ventre à terre n’aurait jamais mieux exprimée son nom. Tout comme parfois, ça ne tient pas debout ou je te supporte à bout de bras.

Qu’il est fier cet homme qui ne voit pas, de courir après son assistant voyant comme un chien après son maître.

Mais au moins il sait qu’il permet à l’autre de mieux exister, de croire en une solidarité, fraternité non feinte.

Allez tous en Marche !!!

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