Jamais une élection à deux tours n’aurait été aussi longue, le premier tour à la mi-mars et le second tour à la fin du mois de juin.
Bien entendu, la majorité des municipalités avaient élu dès le premier tour leur conseil municipal, mais il restait les moyennes et grandes villes.
Comme cela se produit de plus en plus souvent en France, les électeurs ne vont plus voter et les élus ne sont élus que par une poignée de Français. Nous l’avons constaté lors de l’élection présidentielle qui a propulsé Emmanuel Macron.
Les élections municipales de 2020 se sont déroulées dans des conditions très particulières. Peut-être aurait-il fallu les décaler à 2021 pour avoir une élection sans être influencée par une pandémie.
Effectivement, le premier tour des municipales, c’est déroulé juste avant le confinement. Alors que c’est une élection locale, qui normalement, concerne les électeurs, une grande majorité ne s’est pas déplacée pour voter.
Soit par la peur du coronavirus SARS-CoV-2, soit par la préoccupation de ce qui allait se passer lors du confinement, soit un mixte des deux.
Comme il fallait s’y attendre le second tour (pour les municipalités en ayant besoin) ne s’est pas déroulé le dimanche suivant, il fallut passer les 2 mois du confinement, puis les premières phases du déconfinement.
Fin juin fut la dernière limite, sinon juridiquement, il fallait annuler le premier tour et tout recommencer.
Pourquoi les Français ne sont pas déplacés au second tour des municipales : désintérêt ou peur d’attraper la Covid-19 ? Allez savoir !
La très faible participation a influencé les résultats. Si les électeurs s’étaient déplacés, est-ce que des villes comme Bordeaux ou Lyon auraient basculé « écologistes » ?
Il est clair que les événements des derniers mois ont influencé les comportant des électeurs. Soit en n’allant pas voter, soit en votant pour un autre candidat que celui prévu si le second tour avait eu lieu une semaine après.
C’est terminé, l’ensemble des municipalités a un Maire et un conseil municipal, mais dans une situation sanitaire et économique qui sont dégradés.
Sanitaire, ce coronavirus est toujours présent et le risque d’une seconde vague est réel. Si c’est le cas, comme la France est sous surveillance, de nouveaux foyers sont régulièrement découverts, le pays ne sera pas reconfiné totalement, mais des zones entières pourraient l’être, comme c’est le cas en Allemagne. C’est un premier risque potentiel pour les municipalités.
Le risque économique n’en est pas un, c’est une certitude. À cause du confinement, les municipalités se sont retrouvées privées de ressources (peut-être pas les villages) avec la plupart du temps les transports gratuits (bus, métro, tram), la suppression (provisoire) de nombreuses taxes dues par les commerçants, tel que l’occupation du domaine publique pour les terrasses de cafés/restaurants, des dépenses supplémentaires pour des aménagements pour pousser au respect des mesures barrières.
Résultats, des recettes en moins et des dépenses en plus provoquant un déficit budgétaire plus ou moins important et qu’il faut gérer, en demandant le moins possible au contribuable de mettre la main au portefeuille.
Les municipalités vont devoir faire des coupes dans les dépenses, et les programmes de celles et ceux qui ont été élus prévoyant des investissements, des aménagements, devront être archivés pour des jours meilleurs.
Une gestion municipale de crise, devant rester sur le qui-vive avec le risque d’une seconde vague épidémique et l’obligation d’assainir la situation économique tout en assurant le bien-être des administrés, le tout dans un pays en récession.
« Vaste programme » comme aurait pu le dire le Général de Gaulle.