Pierre Delion est professeur de psychiatrie et ancien chef de service de pédo-psychiatrie du CHRU de Lille. Patrick Coupechoux est journaliste.
Il s’agit d’un livre écrit en collaboration entre le Dr Pierre Delion et le journaliste Patrick Coupechoux.
Dans cet ouvrage, Pierre Delion, qui est né en 1950, prend du recul sur la psychiatrie sur l’évolution de la manière d’appréhender la maladie et les malades.
Pierre Delion fait partie de ces médecins qui ont lutté contre l’asile et l’enfermement des malades pour une psychiatrie humaine, car les malades sont avant tout des êtres humains, c’est une véritable révolution dans ce milieu.
Effectivement, la vie professionnelle de Pierre Delion se confond avec cette révolution dont il a été l’un des principaux acteurs.
Dans ce livre, Mon combat pour une psychiatrie humaine, Pierre Delion nous parle à la fois de l’évolution de la psychiatrie, mais également de sa vie de son parcours professionnel et personnel.
Il nous entraîne au sein même de sa profession, dans les un peu plus de 270 pages de cet ouvrage, on va vivre l’évolution de psychiatrie au fil du temps.
Pierre Delion nous fait art de son choc en ayant découvert ce qu’était la psychiatrie en milieu hospitalier, au CHU d’Anger, avec des salles d’une quinzaine de lits et des malades attachés à leur lit, des schizophrènes, des autistes, des arriérés,… Comme il le dit « la cour des miracles ».
Mais lui-même et d’autres psychiatres de son âge veulent pousser une autre approche, le « désaliéniste », limitant ou supprimant l’enferment, en traitant les malades par une approche psychanalytique, sociétale avec des médicaments en compléments.
L’écriture est vivante et l’auteur nous entraîne dans cette vie au quotidien avec les enfants malades, au travers d’exemples, d’explications, de sentiments.
Mais aujourd’hui, Pierre Delion craint que la psychiatrie humaniste, à laquelle il a concrètement participé, prenne fin. Les médecins d’aujourd’hui ne vont pas rouvrir les dortoirs et attacher les malades à leur lit sans même les soulager.
Non, Pierre Delion a peur que l’on classe tous les malades dans une catégorie générique TED (trouble envahissant du développement) et les soulager avec de la chimie plutôt qu’avec une approche humaine.
Dans les dernières lignes de cet ouvrage, Pierre Delion donne un point de vue percutant « Finalement, la psychothérapie institutionnelle, c’est l’application de la démocratie à la psychiatrie. Et si elle est aujourd’hui en difficulté, c’est parce que notre fonctionnement démocratique l’est aussi. La démocratie constitue bien le cœur du problème. » Que dire de plus !
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