Cette année les saisonniers dans l’hôtellerie-restauration manquent plus que jamais
Venir travailler quelques semaines dans une station balnéaire ou à la montagne ne manque pas de charme, mais il faut être logé, si l’employeur ne le propose pas, c’est pratiquement impossible ou hors de prix.
En Champagne, les viticulteurs l’ont bien compris, en sachant que la récolte ne peut pas attendre, quand le raisin est mûr, chaque domaine possède sur place, des possibilités de logements et de restauration pour les saisonniers, certes d’un confort sommaire, mais suffisant pour qu’ils reviennent régulièrement d’année en année, lorsqu’on les appelle, les hôteliers restaurateurs doivent faire de même, chaque saison, dont les dates sont bien connues.
Il y a certainement des solutions à trouver, le logement des saisonniers est une charge d’exploitation, au même titre que les postes de travail dans les bureaux, bien qu’aujourd’hui on arrive à faire travailler pour certaines activités le personnel, une partie du temps, chez eux à la maison, dans la restauration, tout ne se consomme plus sur place, il y a les plats à emporter ou à livrer, parce que le monde évolue.
Trop de restaurants se contentent d’afficher sur leur devanture des offres d’emploi sans trouver de candidats, même pour des postes durables, pour remplacer un salarié démissionnaire, alors ne parlons pas des saisonniers qui se font particulièrement rares, le monde du travail a changé, dans l’hôtellerie-restauration, les départs des salariés se multiplient à cause des horaires et des rythmes de travail, le personnel n’est plus corvéable comme dans le temps.
Le besoin de main-d’œuvre oblige les entreprises à améliorer les conditions de travail du personnel, il arrive que des établissements ne puissent pas ouvrir ou d’autres ferment partiellement ou refusent de la clientèle, faute de pouvoir la servir, on ne trouve plus de personnel pour travailler en deux temps, pour un service de midi et un service du soir, du soir, ainsi il y a des restaurants ouverts à midi et fermés le soir, le rapport de force entre employeurs et salariés a changé.
En Bretagne, la Région a volé au secours du secteur pour sauver la saison, en ouvrant des internats faute de logements disponibles pour les saisonniers, pour des loyers mensuels de 300 euros dans l’internat du lycée hôtelier de Dinard, alors qu’on leur propose des studios à 900 euros … la semaine, en les prenant pour des touristes.
La Région a décidé d’ouvrir ainsi quatre établissements dans la région, une expérimentation de secours, alors qu’il manque 50 000 saisonniers, selon pôle emploi.
La Région gère 12 000 lits d’internat qui pourraient densifier cette opération d’accueil, tout en optimisant l’usage de ces bâtiments.
L’université d’Amsterdam a reçu, en son temps, sur son campus; pendant les vacances universitaires, des voyages de groupe, organisés par des comités d’entreprise, sans autres prestations que le logement.