Attention au langage en public

injure0306Une personne publique (un acteur, un politique, un écrivain, ..) ou une personne privée, peut tout dire, il n’y a pas de limites dans le périmètre des sujets que l’on peut aborder, simplement on ne doit par s’exprimer n’importe comment.

Il ne faut pas perdre de vue que la forme de ses propos va altérer le fond. Et cela peut aller très loin, au delà de simplement altérer le fond des propos qui sont tenus, cela peut altérer la personne elle-même qui a tenu ces propos.

Avec ce qui suit dans ce billet, certains vont encore me dire que je fais de l’ « anti-sarko primaire », NON je ne fais de « l’anti » personne, je me place simplement en observateur de mon temps. Je réagis, à ce que j’entends, à ce que je lis, à ce que j’observe, c’est tout.

Et, une fois encore, c’est Monsieur Sarkozy qui me fait réagir aujourd’hui.

J’ai lu, dans le Canard Enchaîné, du Mercredi 3 juin 2015, écrit (en page 2) que Nicolas Sarkozy aurait dit aux centristes de l’UDI, avec lesquels il discutait au moment des régionals, au sujet de François Bayrou : « Le bègue, je vais le crever ».

Ce matin François Bayrou a réagi sur France Inter à la suite de cette menace « C’est une remarque distinguée. Avec des déclarations comme ça, voici qui élève le niveau de la politique française ».

Je sais bien que Nicolas Sarkozy est toujours dans l’excès, que sa gestuelle, son comportement, son vocabulaire lui donne, par moments, une allure de chansonnier, ces humoristes se produisant dans les cafés-théâtres.

Mais, il y a des limites à ne pas dépasser, le « casse toi pauv’con » au salon de l’agriculture, il y a quelques années n’était pas terrible, mais avec ce rapporte le Canard Enchaîné l’excès va trop loin.

Monsieur Sarkozy se moque d’un handicap (peut-être Monsieur Bayrou en a souffert par le passé, je n’en sais rien), ça ne se fait pas. Et puis, même si c’est sur le ton de la boutade et si c’est imagé, il profère de menaces de mort (« je vais le crever »).

Il semblerait que cette phrase, sortie de son contexte par le journal satirique qu’est le Canard Enchaînée, n’a pas été prononcée en public, mais en petit comité privé.

Nicolas Sarkozy n’est pas un jeune naïf débarquant en politique, il sait qu’en dehors de chez lui avec ses proches (et encore), il n’y a pas de vie privée, que tout peut (et va) être répété.

Ce type de petite phrase lu dans la presse ce matin est embêtant pour quelqu’un qui aimerait être (à nouveau) président de la République.

Sur le fond, personne n’ignore que Nicolas Sarkozy et François Bayrou ne s’apprécient pas (c’est le moins que l’on puisse dire), mais vu la position de Nicolas Sarkozy (Ancien président de la République, président de Les Républicains / UMP), il devrait donner une autre forme d’expression pour donner plus de poids à ses dires. Le langage ordurier n’apporte rien, bien au contraire, bien au contraire, il fait perdre toute crédibilité à celui qui l’utilise.

Mais, Nicolas Sarkozy ne changera pas et – après tout – c’est peut-être pour sa manière d’être, de parler qu’un pourcentage de l’électorat français l’apprécie.

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