Non voyante, Rita Belkhayat a quitté le Maroc à l’âge de 6 ans afin d’intégrer un établissement pour déficients visuels. Elle a plus tard rejoint l’INJA (Institut National des Jeunes Aveugles), à Paris. De retour au Maroc, elle a fondé une société de communication et de formation, dédiée essentiellement aux centres d’appels. Elle vit depuis 2014 à Rouen, étudie le droit et fait partie d’une troupe de théâtre.
Au fil des pages de ce roman, Rita Belkhayat nous fait découvrir l’univers des déficients visuels, un monde qu’elle connaît bien étant, elle-même, non-voyante, aveugle comme on le disait dans le temps.
L’histoire en elle-même est simple, un voyage, mais ce qui est captivant est la composition du groupe, des voyants et des non-voyants.
Au fil des pages, on prend conscience que les non-voyants savent parfaitement occuper l’espace, qu’ils n’ont pas besoin de voir pour comprendre le monde et l’apprécier.
On découvre les problèmes des non-voyants au quotidien, la difficulté du respect des autres « … ce qui m’exaspère aussi ce sont les personnes qui se garent n’importe où … ».
Après la lecture de ce roman, on ne côtoie plus les non-voyants de la même, ce ne sont pas des personnes handicapées, mais des gens qui ont une autre perception de leur environnement et qu’il faut respecter. Par exemple, le chien d’aveugle, n’est pas seulement un animal de compagnie, ce sont les yeux de son ami humain non-voyant, il doit pouvoir l’accompagner partout.
Rita Belkhayat dans son roman nous entraîne dans un monde inconnu des voyants, le monde des non-voyants. Elle ne demande pas à ce qu’on les plaigne, juste à les respecter car les non-voyants doivent se mouvoir dans un monde prévu pour les voyants.