Les limites de la sécurité dans le cockpit
Le crash de l’Airbus A320 de la Germanwings, nous ramène face à la réalité des dangers d’une sécurité trop importante pour pénétrer dans le cockpit d’un avion.
Hier, j’ai abordé le sujet, dans un billet, de l’impossibilité de maîtriser totalement le risque du comportement humain (Comment maîtriser le risque humain ?)
À tout moment, un humain peut :
– avoir une absence, ce fut l’accident de train en Espagne en 2013 à Saint-Jacques-de-Compostelle, le conducteur roulait beaucoup trop vite.
– où commettre, volontairement, l’irréparable, comme dans le suicide du copilote du copilote de l’Airbus A320.
Dans le cas du train, il est possible de faire face à une absence où à un comportement suicidaire par des automatismes permettant de stopper le train (c’est facile, il roule des rails, et pour les trains électriques, il est possible de couper le courant).
Aujourd’hui, à la suite de ce crash, certains disent qu’il faudrait qu’il y ait toujours 2 personnes dans le cockpit.
Du temps, où il fallait trois personnes dans le cockpit : le pilote, le co-pilote et le navigateur, il y avait toujours forcément 2 personnes présentent à l’avant de l’appareil.
Ça demande une organisation, lors du vol, pilote ou co-pilote peuvent avoir besoin… d’aller aux toilettes. Il faut, avant que l’un des pilotes quitte le cockpit, qu’il appelle une hôtesse ou un steward pour la présence de 2 personnes.
Effectivement, s’il y a toujours 2 personnes, le risque que l’un des deux tente de commettre l’irréparable est maîtrisable, l’autre peut tenter de l’en empêcher.
Sans la certitude de réussir, le suicidaire peut avoir un couteau ou toute autre arme.
Mais, revenons au cas présent, nous sommes face à un système de sécurité qui a empêché l’autre pilote, le commandant de bord, de regagner le cockpit.
Pour protéger les avions de ligne d’un risque de détournement, la porte du cockpit ne peut s’ouvrir que de l’intérieur, l’équipage n’a pas de solutions pour l’ouvrir de l’extérieur.
S’il y avait une solution, même secrète, elle serait rapidement connue et utilisable par des terroristes lors d’un détournement d’avion.
Par ailleurs, il semble que le pilote ait tenté de défoncer la porte à coups de haches, là encore, pour des raisons de sécurité la porte résiste à ce type d’attaque. Encore, une fois pour se protéger des terroristes.
Le co-pilote était en sécurité dans le cockpit, il a pu aller jusqu’au bout de sa folie, entraînant dans la mort près de 150 personnes.
S’il y avait eu quelqu’un autre avec lui, il était possible de le maîtriser, de le raisonner.
La descente a duré de longues minutes, on ne va pas ré-écrire l’histoire, plutôt que de tenter de défoncer la porte du cockpit, poussant encore plus dans sa folie le co-pilote.
S’il est impossible d’ouvrir la porte, il est possible de communiquer, il y a un interphone, je crois que j’aurai tenté de lui parler, de le raisonner, de le culpabiliser pour le pousser à ouvrir le cockpit.